Carte des raids allemands sur le Vercors, 1943-1944

Légende :

Carte présentant les principaux raids allemands sur le Vercors en 1943 et 1944

Genre : Image

Type : Carte

Producteur : Christophe Clavel

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Carte en couleur avec fond en relief.

Date document : 2014

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)

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Analyse média

En mai 1943, les Allemands infiltrent un pseudo déserteur au camp C4 de Cornouze dont le comportement intrigue les responsables du camp. Se sentant piégé, l’intéressé tente de s’esquiver. La sentinelle tire après les sommations et le blesse. Interrogé, le suspect avoue appartenir aux Jeunesses hitlériennes et avoir été envoyé en mission par ses chefs. Il succombera à ses blessures.

Le 24 novembre, la Gestapo s’empare d’un poste émetteur-récepteur à Saint-Martin-en-Vercors au lieu-dit "les Berthonnets". Vingt Allemands, habillés en civil, découvrent le poste dans un bâtiment de la ferme Trapier au flanc de la montagne, en lisière de forêt. L’alarme ayant été donnée, les maquisards ont pu s’éclipser, sauf l'opérateur radio qui n’a pas eu le temps de partir avec son matériel. Il est blessé et laissé pour mort. Par la suite, il est évacué à Romans pour être soigné par la Résistance. Le fermier est arrêté par les Allemands pour être interrogé à Lyon. Il est ensuite libéré. 

Le 22 janvier 1944, 300 Allemands conduisent une expédition punitive sur le camp C4 en direction de la Chapelle-en-Vercors, Les-Baraques ; le sous-lieutenant André Roure est tué à La Chapelle. Les Allemands incendient quelques habitations mais ne poursuivent pas leur répression, ayant constaté qu’un de leur camarade, blessé le 20 janvier, a été correctement soigné. Une partie du détachement se rend au village du Rousset où la scierie Morin, qui abrite l’atelier où avaient été attaqués deux jours auparavant quatre Allemands de la Feldgendarmerie (gendarmerie) en mission de reconnaissance locale, est incendiée à son tour.

Le 22 janvier, la Feldgendarmerie effectue un raid sur la ferme d’Ambel. Les maquisards ont le temps de se retirer dans les bois. 

Le 29 janvier, la Wehrmacht et la milice, très bien renseignées, attaquent le maquis de Malleval ; le village est cerné par le bas, en remontant les gorges, et par le haut, à partir des falaises surplombant le cirque. Le piège est ainsi refermé. La soldatesque se livre au pillage du bourg. Vingt-deux maquisards du 6e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA), aux ordres du lieutenant Eysseric, périssent. Huit habitants sont jetés dans les flammes d’une grange incendiée. Sept ne reviendront pas de déportation.

Le 3 février, les Allemands attaquent le camp C11, installé au monastère de Notre-Dame-d’Esparron. Le dispositif d’alerte n’ayant pas fonctionné, les maquisards sont surpris. Bassinet-Dufour succombe en couvrant le repli de ses compagnons ; Marin est blessé. Gaston Cathala, dit Grange, conduit ses hommes en direction du Mont Aiguille. Marius Desserre, Berlingot, est tué. Le groupe rejoint le camp C2, placé aux ordres du lieutenant Point (Payot). Les Allemands incendient le monastère.

Le 9 mars, un accrochage a lieu au pont du Martinet, à l’entrée des gorges de la Bourne. Le lieutenant Jean-Marie Ruettard donne l’ordre de décrochage en couvrant ses camarades. Capturé avec son adjoint, l’adjudant Dupuy, et deux chasseurs alpins, les combattants sont torturés puis fusillés sur place, leurs corps pendus au parapet du pont.

Le 18 mars, les Allemands exécutent un coup de main sur le poste de commandement de M. Descour (Bayard) situé à La Matrassière, au sud-ouest de Saint-Julien-en-Vercors. Renseignés par un collaborateur, les Allemands savent où se rendre. L’effet de surprise est total. Guigou, Oschwald et Perrot tombent les armes à la main. Hubert Levacque (Pompier), blessé, tire sur deux Allemands avant de succomber. Il meurt carbonisé dans une ferme en feu. Coudert et Leroy, capturés, sont frappés puis exécutés. Sont également tués Julien Collet et Marie Bonnier (de Saint-Martin-en-Vercors). Plusieurs civils sont déportés, dont un, Louis Boutin, ne reviendra pas. Après avoir fouillé la ferme, les Allemands la font sauter à l’explosif. Neuf autres fermes sont incendiées. Le maquisard Borel refuse toute compromission avec l’ennemi, il est exécuté.


Auteur : Guy Giraud

Sources :

Association Nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors (ANPCVV), Le Vercors raconté par ceux qui l’ont vécu, Grenoble, 1994, 431 pages.

Paul Dreyfus, Vercors, Citadelle de Liberté, Grenoble, Arthaud, 1966 (2e édition), 1re édition 1947, 232 pages.

Patrice Escolan et Lucien Ratel, Guide-Mémorial du Vercors Résistant, Drôme-Isère 1940-1944, Paris, collection documents, éditeur Le cherche Midi, 1994, 404 pages.

Lieutenant Stephen (André Valot), Vercors premier maquis de France, Grenoble, Association Nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors, Grenoble, 178 pages.

Cahier des troupes de montagne, n ° 36, mars 2004, Grenoble, éditeur Union des troupes de montagne (UTM), 82 pages.

Contexte historique

Pour en savoir plus :

L'occupation allemande (J-W. Dereymez)

Les troupes de chasseurs et de montagne allemands (J-W. Dereymez)

Les rapports des forces en présence (G. Giraud)

Les événements après le 9 juin 1944 (G. Giraud)

 

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Cartographie 3D interactive : Thierry Bontems