Contexte historique

La Résistance intérieure est constituée à Varsovie dès le 25 septembre 1939, deux semaines avant la défaite, sur ordre officiel, par des officiers de l'Armée polonaise au combat. Ainsi est fondée la SZP (Au service de la Victoire de la Pologne) dont l'objectif est de ne jamais cesser la lutte pour la victoire. L'Armée clandestine issue de l'armée régulière prend donc la relève, encadre et unifie plus de 200 groupes, formés spontanément de l'Ouest à l'Est du pays, pour résister à l'occupation et à l'extermination germano-soviétiques (de 1939 à 1941, Hitler et Staline collaborent totalement).

Dès 1939, la Résistance intérieure est assurée en Pologne par l'Etat clandestin sur le territoire national qui dirige toutes les structures socio-politiques et militaires secrètes. L'Etat clandestin est en contact permanent avec le Gouvernement polonais en exil et avec les Alliés. La Délégation du Gouvernement siège en secret en Pologne. Sous l'occupation, il n'existe aucune instance de collaboration. La Pologne est une « société en résistance ».

En janvier 1940, la SZP devient ZWZ (Union de la lutte armée), agissant en Pologne, mais unie à toutes les Forces armées polonaises combattant aussi en France, et en Grande Bretagne après la débâcle de la France et l'armistice franco-allemand. En 1942, la ZWZ prend son nom le plus célèbre d'AK (Armia Krajowa ou Armée de l'intérieur). Celle-ci livre, en été 1944, la grande « insurrection » de Varsovie, qui est la Bataille de Varsovie dans le plan d'opération allié « Tempête » (1er aout-6 octobre 1944), et que Staline ordonne à l'Armée rouge de ne pas soutenir, contrairement au plan. Dans cette bataille, meurtrière pour l'AK et pour Varsovie, mais qui ouvre la voie sur Berlin, l'Armée allemande perd 25% de ses effectifs du front de l'Est.

Pendant la guerre, la Résistance intérieure polonaise (SZP, ZWZ, AK) a été la plus forte et la plus active en Europe. Elle a mobilisé au combat contre ses actions frappant l'ennemi, 1.150.000 soldats allemands, qu'elle a détournés du front, et dont elle a tué 27.000. « Les soldats polonais de l'Armée de l'intérieur ont une part considérable dans la victoire des Alliés sur le Troisième Reich hitlérien », écrit l'Union des Résistants Français.

Mur de la Mémoire polonaise, cimetière des Champeaux, Montmorency (Val d'Oise)