Brochure "Mémorial de la Résistance en Ardèche", éditée par l'ANACR
Légende :
Couverture de la brochure « Mémorial de la Résistance en Ardèche » éditée par l’ANACR, 2e édition, décembre 1983
Genre : Image
Type : Couverture de livre
Source : © Collection Jean-Louis Issartel Droits réservés
Détails techniques :
Photographies numériques en couleur (voir recto-verso).
Date document : Décembre 1983
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Annonay
Analyse média
Le document présente les pages de couverture d’une brochure intitulée Mémorial de la Résistance en Ardèche réalisée par l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance), ici dans sa 2e édition de décembre 1983. En 1re page, le titre, dans sa sobriété annonce le contenu qu’illustre par ailleurs la photographie d’une stèle, celle de Thines, érigée par la municipalité dans les années d’après-guerre, à Tastevin, sur les lieux du massacre des résistants perpétré par la Wehrmacht. La 2e page de couverture, à la fin de la brochure (voir verso) indique l’éditeur et présente une autre stèle, œuvre du sculpteur Marcel Bacconnier et placée à 900 mètres du col du Moulin à Vent près de Pranles, en souvenir de Paulette Davin, victime de violences commises par des Allemands.
L’association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR) a joué un rôle important dans la construction d’une mémoire résistante en Ardèche.
Fondée au plan national en 1945 (parution au J.O. le 18 mars 1945), à l’initiative des anciens FTP, elle s’ouvre en 1952 à tous les anciens combattants ayant appartenu aux organisations de Résistance intérieure ou extérieure, quelles que soient leurs opinions tout en partageant les valeurs contenues dans le programme du CNR. Elle prend alors son nom d’ANACR. Elle devient bientôt en Ardèche la principale organisation d’anciens résistants. L’article 3 de ses statuts précise : « L’ANACR a également pour but de faire connaître l’histoire de la Résistance sur le sol national, les faits d’armes ainsi que l’esprit de sacrifice et d’abnégation patriotique des anciens résistants et de les perpétuer ».
En Ardèche, les anciens FTP autour de Fred Arnaud, de Ravel et de Suzanne Rullière participent à la création de l’organisation ardéchoise qui prend de l’ampleur dans les années 1970-1980.
En 1969, l’ANACR réalise en Ardèche une exposition itinérante et en confie la conception à Raoul Galataud. Un peintre originaire d’Alès, René Aberlenc, grand prix de la jeune peinture, réalise le dessin qui illustre l’affiche publicitaire. Celui-ci sera en partie repris pour le logo du Musée de la Résistance et de la Déportation en Ardèche... Dans les années 1980, enrichie de nouveaux documents, l’exposition se développe sur 20 panneaux en contre-plaqué montés sur cadre et tréteaux métalliques confectionnés pa Edouard Montcouquiol ("Capitaine Jules" dans la Résistance). Son contenu est proche de celui qui constituera plus tard l’exposition permanente du Musée.
En 1982, l’ANACR produit sa brochure du « Mémorial de la Résistance en Ardèche ».
Jean-Louis Issartel
Contexte historique
Raoul Galataud témoigne du contexte aboutissant à l’élaboration de ce mémorial :
« À l’approche de la décennie des années 1980, de nombreux anciens résistants parviennent à l’âge de la retraite, avec la disposition d’un certain temps libre qui leur permet en diverses occasions des retrouvailles fraternelles... En Ardèche, l’ANACR totalise rapidement, regroupés dans 15 comités locaux, plus de 600 adhérents, avec la préoccupation de faire reconnaître leurs droits... , mais aussi de poursuivre l’action pour promouvoir les valeurs toujours d’actualité qui ont motivé le combat de la Résistance ...
Un exemple réalisé en Savoie, fait envisager... l’érection d’un Mémorial... autour des stèles et plaques du souvenir implantées dès la Libération dans une ambiance chargée en émotion.
Nouveau retraité, j’accepte la prise en charge de la conception, la rédaction et la mise en page. Sur plus de 110 monuments, stèles ou plaques... recensées en Ardèche, une soixantaine sont sélectionnées en tenant compte de leur répartition géographique et de l’importance des faits... évoqués, faits... résumés en légende des photos.
En commun avec Jean Fouraison, professeur d’histoire et ancien résistant, ils rédigent, avec le souci de rendre l’ouvrage plus compréhensible aux jeunes générations, une préface s’efforçant de résumer en neuf pages l’histoire de la Résistance en Ardèche. L’ouvrage se veut collectif, sans but lucratif. Aucun texte n’est signé.
Une première édition (96 pages, 2 000 exemplaires) sort des presses de l’imprimerie Lienhart à Aubenas en juin 1982. Elle est rapidement épuisée par les 15 comités locaux... Une 2e édition sort des presses en décembre 1983. C’est celle-ci qui est présentée en document. Elle est enrichie de 14 pages supplémentaires comportant les listes officielles des 477 FFI morts au combat, des civils morts sous les bombardements et internés, déportés, morts en prison ou dans les camps. Une 3e édition (128 pages) est publiée en 1994, enrichie de quelques exemples supplémentaires.
La disparition progressive des anciens résistants et déportés conduit leurs organisations à chercher un moyen de perpétuer la mémoire. Certaines, en se dissolvant, à l’instar de la CNCVR (Confédération nationale des combattants volontaires de la Résistance) en 2006 confient ce travail à des fondations comme la Fondation de la Résistance, créée en 1993.
D’autres modifient leur statut en admettant dans leurs rangs à côté des anciens résistants des « amis de la Résistance », à l’instar de l’ANACR en 2006. On notera qu’en Ardèche, cette option n’a pas été acceptée par une partie des anciens résistants de l’ANACR, qui voulaient maintenir la distinction entre anciens résistants et associations de mémoire, prolongeant ainsi en 2008 une ANACR-Ardèche composée uniquement d’anciens résistants jusqu’à sa dissolution en 2014, alors que l’ANACR refondée poursuit son action.
Jean-Louis Issartel