Brassard des services de santé FFI
Genre : Image
Type : Brassard
Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés
Détails techniques :
Brassard en toile
Date document : Eté 1944
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Analyse média
Sur ce brassard en toile écru a été cousue une croix rouge, symbole des services sanitaires. sur la croix ont été ajoutés le sigle FFI et la croix de Lorraine. Il comporte le cachet du Ministère de la Guerre.
La croix rouge sur fond blanc, qui protège les services sanitaires des armées, les volontaires des sociétés de secours et les victimes des conflits armés, a été adoptée en 1863. L'année suivante, la première Convention de Genève reconnaît la croix rouge sur fond blanc comme emblème distinctif unique. Cet emblème protège les personnes, unités sanitaires, moyens de transport qui les portent et garantissent aux blessés l’apport de soins en toute neutralité et impartialité.
Fabrice Bourrée
D'après le site internet de la Croix-Rouge française
Contexte historique
L'une des premières missions du Service de Santé de la Résistance est de se préparer à prendre en charge le travail sanitaire selon les circonstances de la Libération. Effectivement, dès le début de l'insurrection parisienne, le service de santé des FFI se révèle au grand jour. Mais parallèlement, les initiatives, plus ou moins improvisées, se multiplient au gré de la localisation et des circonstances des combats dans la capitale. Dans le Quartier latin, par exemple, une "école de secourisme" a été constituée dès le début de 1944. Elle a formé au fil des mois quelques centaines d'étudiants des diverses facultés qui contribuent à la relève et au transport des blessés, sous l'égide d'étudiants en médecine.
Surtout, certains hôpitaux, par leur situation, se trouvent tout naturellement transformés en postes médicaux "sur le front". C'est le cas, bien sûr, de l'Hôtel-Dieu, qui se trouve en plein cœur de la zone initiale de l'insurrection, entre la Préfecture de police et l'Hôtel de ville. Comme au grandes heures des révolutions de 1830 et de 1848 et de la Commune, le vieil hôpital voit des équipes chirurgicales se relayer pendant une semaine pour faire face à l'afflux continu des blessés.
Mais aussi l'hôpital Cochin, placé en lisière du Quartier latin, l'hospice de la Pitié, quitté le 19 août par les services sanitaires allemands, Saint-Antoine, ainsi que Laënnec (200 blessés reçus en cinq jours) ou Necker, à proximité des ministères, Bichat qui est plein dès le 20 août... Ce sont en fait tous les établissements hospitaliers parisiens qui sont peu à peu sollicités, plus encore après les bombardements des nuits qui ensanglantent le 27 août le nord de Paris et une partie de la proche banlieue. Entre le 18 et le 21 août, ils reçoivent plus de trois mille blessés et près de 700 morts.
Dans les hôpitaux se mêle le travail circonstanciel, mais évident pour tout le personnel, à la mobilisation plus spécifique des médecins et personnels déjà engagés dans la Résistance qui s'efforcent de mettre en œuvre l'organisation et les consignes formulées dans la clandestinité. D'ailleurs, tout cela s'effectue sur fond de passage de pouvoir dans les établissements, l'administration des hôpitaux et l'administration centrale de l'Assistance publique passant rapidement aux mains des responsables désignés par le Comité médical de la Résistance et des comités de libération formés dans chaque établissement.
Même s'il n'y a pas a posteriori de critique à formuler sur les résultats du travail sanitaire effectué à Paris durant la semaine des combats, la profusion des acteurs engagés et l'improvisation induisent un désordre dont les protagonistes du service de santé sont les premiers à se plaindre : déplacements erratiques des trop rares ambulances automobiles, concurrence de postes de secours émanant de la Défense passive (largement noyautée par la Résistance depuis plusieurs mois), de la Croix-Rouge, du SSR ou de groupes informels.
Bénédicte Vergez-Chaignon in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004