Combat au pont des Grands Chenaux, le 21 juillet 1944

Légende :

De puissantes troupes de la Wehrmacht se lancent à l’assaut du Vercors par le sud, c’est-à-dire la vallée de la rivière Drôme et le col de Rousset. La première embuscade qui leur est tendue, à Aouste-sur-Sye, au pont des Grands Chenaux, les surprend, mais leur supériorité en hommes, en armement et en véhicules est écrasante. Par la suite, ils seront plus méfiants.

Genre : Carte

Type : Carte

Producteur : Réalisation Christophe Clavel d'après Alain Cousta

Source : © AERI Droits réservés

Détails techniques :

Croquis format numérique en couleur.

Date document : Novembre 2004

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Aouste-sur-Sye

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Analyse média

Les Allemands remontent la vallée de la rivière Drôme. En rive droite, sur la limite entre les communes d’Aouste-sur-Sye et Mirabel-et-Blacons, la route nationale 93 (D 93 en 2009) franchit le ruisseau des Grands Chenaux par un pont placé dans un virage. Au nord de la route, le relief bosselé s’élève progressivement. Les résistants y sont en embuscade. Ils ont miné la route et posté trois FM (fusils mitrailleurs) et une mitrailleuse.


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

Le 21 juillet 1944, l'attaque allemande est déclenchée de toutes parts contre le Vercors. Appuyés par l'aviation, de gros effectifs progressent sur la route de Die, la RN 93 dans la vallée de la Drôme. À Aouste-sur-Sye, au pont des Grands Chenaux, la 2ème compagnie (capitaine Charles Chapoutat, lieutenant Dubruel) a installé ses défenses et Maurice Chenu a placé des mines. Deux avions allemands survolent les lieux sans déceler les quarante hommes cachés, pour la plupart originaires d'Aouste, et lâchent au hasard quelques rafales de mitrailleuses sans rien atteindre. L'un d'eux envoie une fusée indiquant à la colonne qu'elle peut avancer en toute sécurité. À 6 heures du matin, pensant l'endroit inoccupé, la colonne allemande, forte de huit chars, douze automitrailleuses et plusieurs dizaines de camions contenant 1 500 hommes, se présente devant le pont. Elle est stoppée par l'explosion des mines dont la route est truffée et son avant-garde sévèrement prise sous le feu. Les dynamiteurs de la compagnie, anciens des Brigades internationales d'Espagne, lancent des grenades de leur fabrication. Un char est détruit par une Gammon, un deuxième a sa chenille arrachée. Les armes automatiques se déchaînent et les Allemands sautent des camions et s'abritent. Pertes ennemies : environ dix tués et trente blessés, quatre camions incendiés, une automitrailleuse, un side-car mis hors d'usage. Après plusieurs heures de combat, la compagnie décroche sur Cobonne et Saint-Pancrace. Deux morts parmi les résistants : Raoul Morand et Oscar Stern, arrêté et fusillé (Oskar Stern était Tchèque, âgé de 44 ans, venait de La Ciotat et habitait à Crest avec sa femme et son fils de 19 ans). Les Allemands incendient trois fermes du voisinage. Un monument, inauguré pour le 50ème anniversaire, commémore ces faits au pont des Grands Chenaux.


Auteurs : Albert Fié, Robert Serre
Sources : AN, archives BCRA, 3AG2/478, 171 Mi 189. ADD, 97 J 91. AC Crest, 2 I 12/10 (registre arrivée étrangers). Témoignage Chapoutat. H. Faure, éphéméride. Pour l’Amour de la France. Combats pour le Vercors et pour la liberté. Gerland, La Résistance en Drôme Centrale. Dauphiné Libéré, 21/07/1994.