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Contexte historique

Né le 25 juillet 1920 au Chayla d'Ance, commune de St Paul-le-Froid en Lozère, berceau de la famille maternelle et paternelle, Joseph Portal est l'aîné d'une famille de quatre enfants.
Son père, viticulteur à Saint-Christol-les-Alès, participe à la vie de la commune en tant que conseiller municipal. Distingué pendant la Première Guerre mondiale, il raconte volontiers ses souvenirs d'ancien combattant. Cette famille catholique a un sens élevé de la patrie.
Après des études au collège Fléchier, Joseph est employé de banque à l'agence alésienne du Comptoir national d'Escomptes de Paris. Il est aussi  responsable du  mouvement des jeunesses catholiques de Saint-Christol.  

Jospeh Portal est un des pionniers du mouvement Combat de la région alésienne. Mais, pour ne pas inquiéter sa famille, il reste très discret. Comme il a un don indéniable pour le dessin, il fabrique de faux papiers. Une cache construite dans la cave de la maison familiale est découverte par le père, mais rien ne transpire quant à son contenu. Il installe un bureau à Alès dans un lieu tenu secret pour sa famille. Lorsque les Allemands font une descente dans la maison familiale, rien n'est trouvé. Mais se sentant en danger il se met quelques temps au vert dans la maison familiale de Lozère.

Selon René Pagès, Joseph Portal met en place, début 1943, plusieurs sizaines. Il dirige une trentaine à Saint-Christol, comprenant comme membres, entre autres, les frères Renouard, les frères Benoît et Fernand Clavel. 
En mars 1943, il est réquisitionné pour le Service du travail obligatoire (STO), son handicap physique étant reconnu il est de retour à St-Christol en avril et reprend son activité résistante. Au printemps 1944, il est le responsable de l'équipe locale des corps-francs de la libération (CFL).

En juin et juillet les résistants  reçoivent, à Alès, des coups très durs :
arrestation d'une partie de l'état-major régional des Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF) (Tagnard Raoul, commissaire aux effectifs, Jallatte "le toubib", "Pepe" recruteur régional).
Puis dans les premiers jours de juillet, une autre vague d'arrestations concerne les Mouvements unis de Résistance d'Alès et Salindres : arrestations de plusieurs responsables par la Milice (dont Marcel Pantel) livrés aux Waffen SS.
C'est au cours de ces rafles que, le  5 juillet 1944, Joseph Portal est arrêté avec sa jeune épouse Henriette, par les Waffen SS d'Alès.

Pendant son interrogatoire, elle entend dans la pièce voisine les cris de son mari torturé. Elle est relâchée quelques jours après leur arrestation. Quant à Joseph Portal torturé à mort au Fort Vauban d'Alès, il est précipité, avec d'autres résistants, dans le Puits de Célas le 10 ou le 11 juillet 1944.

A la Libération, pendant trois jours, les 14, 15 et 16 septembre, des miliciens prisonniers remontent 31 corps du Puits de Célas. De nombreux corps sont identifiés, celui de Joseph Portal nécessite des examens complémentaires (qui laissent un espoir et un doute à sa famille).

Dans un article du Midi-Libre du 21 décembre 1944, Marcel Cassagne rappelle les différentes facettes de son activité résistante : hébergement, soins aux blessés, cache d'armes, gestion des "archives secrètes" du mouvement. 

Dans le quartier de l'Olm, à  l'endroit même où sa femme et lui ont été arrêtés, une stèle a été érigée et la voie conduisant de ce monument à la maison familiale, porte son nom, "chemin Joseph Portal".