Attaque allemande contre la Résistance dans le Vercors

Légende :

Carte animée montrant les différents axes d’attaque allemands contre la Résistance dans le massif du Vercors. Attaque tendant à anéantir un îlot de Résistance qui menaçait la vallée du Rhône, axe majeur de communications pour l'armée allemande.
On utilise le rouge, traditionnellement réservé à son ennemi et le bleu réservé à l'ami.

Genre : Carte

Type : Carte animée

Producteur : Christophe Clavel, assisté d'Alain Coustaury

Source : © AERI Droits réservés

Détails techniques :

Carte animée.

Date document : 2006

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

La carte animée montre les axes d'approche des parachutages alliés, notamment celui du 14 juillet 1944. La proximité de l'aérodrome de Valence-Chabeuil est bien mise en évidence et explique le rôle important de la Luftwaffe dans l'anéantissement de la Résistance du Vercors.


Auteurs : Alain Coustaury

Contexte historique

Le 21 juillet 1944, l'attaque générale contre le Vercors est déclenchée. L'opération la plus spectaculaire est l'atterrissage de planeurs à Vassieux. Sa valeur symbolique est telle qu'elle occulte, pour beaucoup, d'autres combats.

Environ 12 000 hommes sont affectés à l'opération Bettina.

Investissent le Vercors : deux bataillons et deux compagnies du Génie de la 157ème division de réserve (DIR), le 19ème régiment de police, des détachements du régiment de sécurité 200, trois bataillons de l'Est (les « Mongols »), des unités de Feldgendarmerie.

L'attaque, proprement dite, du massif est le fait de quatre bataillons de chasseurs alpins (Gebirgsjäger), de deux bataillons d'artillerie de montagne de la 157ème DIR, d'un bataillon de la 9ème division blindée (Panzerdivision).

Les combats débutent au nord dans la partie iséroise du Vercors. Dès 8 heures, deux bataillons de la 157ème DIR progressent, à partir de Saint-Nizier, vers Villard-de-Lans. Les résistants, inférieurs en nombre, démunis d'armes lourdes, sont débordés par le 2ème bataillon de la 157ème, notamment au col de la Croix Perrin. À 17 heures, Autrans tombe. Le 1er bataillon arrive à Corrençon à la mi-journée. Il est bloqué par la 4ème compagnie du capitaine Jean Prévost (« Goderville »). La situation de la Résistance devient intenable dans tout le secteur nord du Vercors. Le responsable de ce secteur, le commandant Costa de Beauregard, faute de moyens de communication, est coupé de ses unités. Le 21 au soir, pratiquement tout le canton de Villard-de-Lans est perdu pour la Résistance.

À l'est, l'impressionnante ligne de falaises du Vercors est attaquée, au niveau des pas (cols) par deux bataillons de chasseurs alpins, les 1/98 et 2/98 du groupement Schwer. À partir de Clelles, par Chichilianne et Ruthières, un groupe attaque le pas de Chattons, un autre le pas du Fouillet. Plus au sud, la 8ème compagnie du bataillon 1/98 attaque le pas de la Selle. Les pas ne sont défendus que par de petites sections de résistants qui doivent faire face à des ennemis bien entraînés et supérieurement équipés. Le soir, les trois pas sont aux mains des Allemands. Au nord, le pas de la Ville ainsi qu'au sud le pas de l'Aiguille sont toujours tenus par la Résistance.

Dans le département de la Drôme, sur le flanc sud du Vercors, le long de la vallée de la Drôme, de gros effectifs progressent sur la route de Die, appuyés par l'aviation. Au pont des Grands Chenaux, à l'est d'Aouste, une colonne allemande forte de 104 camions, huit tanks et douze automitrailleuses se heurte aux quarante hommes de la compagnie du capitaine Charles Chapoutat et du lieutenant Dubruel. Deux avions allemands survolent ses emplacements sans les déceler. Ils lâchent quelques rafales de mitrailleuses sans rien atteindre. Pensant l'endroit inoccupé, la colonne allemande de 1 500 hommes précédée d'automitrailleuses se présente. Elle est stoppée par l'explosion des mines dont la route est truffée et son avant-garde est sévèrement prise à partie. Les dynamiteurs de la compagnie, anciens des Brigades internationales d'Espagne, lancent des grenades de leur fabrication (les Gammons). Durant près d'une heure la colonne ne peut progresser. Les pertes allemandes sont estimées à dix tués et trente blessés, un char par Gammon et quatre camions incendiés. Il y a deux morts à la compagnie Chapoutat qui décroche après deux heures de combat. La compagnie se replie sur Saint-Pancrace, Cobonne et verrouille la vallée. La colonne se heurte ensuite aux FFI (Forces françaises de l'intérieur) des lieutenants Dujet et Bernard à Saillans. Les résistants décrochent en perdant onze morts et des blessés. Les Allemands incendient Espenel et poursuivent vers Die. A Vassieux, le 21 juillet, des planeurs se posent. Par son caractère spectaculaire, cette opération aéroportée est traitée dans une autre notice.


Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Gilles Vergnon, Le Vercors. Histoire et mémoire d’un maquis, les éditions de l’Atelier, 2002. Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.