Plaque à la mémoire de Maurice et Jean Cadet, Paris 19e

Légende :

Plaque apposée 82 rue de la Villette, Paris 19e

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Source : © Classe de CM2A de l'école du 5 rue des Alouettes, Paris 19e Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris XIXe

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Contexte historique

Maurice Cadet

Né le 26 mai 1920 à Paris (XIXe arr.), fusillé le 24 novembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; tourneur-outilleur ; résistant FTPF de Paris.

Fils de Marcel, fumiste et de Jeanne, née Brazier, concierge, Maurice Cadet fut reconnu par son père le 15 janvier 1925. La famille habitait 82 rue de la Villette (XIXe arr.). Il travaillait en février 1942 en qualité de tourneur outilleur aux Éts Matra à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis). En juillet 1942, Eugène Dion dit Gégène, un ex-collègue de travail, lui proposa d’entrer dans les FTP ; il accepta. Il fut présenté à Roland, responsable militaire, et à Leclerc, responsable du matériel ; Maurice Cadet devint Chauvy. Il participa à toute une série d’actions. Le 18 juillet, deux bouteilles incendiaires furent lancées contre un bureau de placement allemand 58 rue Clisson (XIIIe arr.), causant des dégâts minimes, mais un échange de coups de feu eut lieu avec un gardien de la paix qui fut tué. Le 1er août armé d’une mitraillette et d’un pistolet, il assura la protection de la manifestation de ménagères rue Daguerre (XIVe arr.). Le 7 août il prit la parole devant l’entrée des usines Gnome et Rhône (XIIIe arr.). Le 27 août il était place Balard devant les usines Citroën. Le 1er septembre, une opération était programmée contre un bureau de placement situé au 8 rue de la Procession (Xe arr.). Marc Lainé dit Hervieux était chargé de lancer une grenade ; en soirée Maurice Cadet alla reconnaître les lieux. Le groupe se retrouva le lendemain rue Vigée-Lebrun près de la rue de Vaugirard. Marc Lainé alla seul lancer une grenade défensive à l’intérieur des locaux, puis rejoignit ses camarades. Le 4 septembre, il fut d’une nouvelle manifestation aux abords des usines Gnome et Rhône ; le 11 septembre il incendia un camion allemand sur le quai de Jemmapes (Xe arr.). Le lendemain rue de Tolbiac (XIIIe arr.) il dirigea l’opération contre Jean Bertho, contremaître de la SNCF considéré comme un traître. Connaissant bien les lieux où il travaillait, il prépara le braquage de l’encaisseur de chez Matra à La Courneuve qui eut lieu le 15 septembre. Enfin le 20 septembre vers 13 h 30, une grenade explosa devant la porte d’entrée de l’Hôtel Chicago 99 rue de Rome (XVIIe arr.) occupé par l’armée allemande. Deux hommes prirent la fuite. Un gardien de la paix en civil qui n’était pas en service et un cinéaste rattrapèrent et maîtrisèrent Maurice Cadet sur le boulevard des Batignolles. Mohamed Lakdar-Toumi qui l’accompagnait réussit à s’enfuir.

Transféré à la Brigade spéciale no 2 à la préfecture de police, il y fut interrogé. Il était inconnu des Renseignements généraux, mais il reconnut sa participation et son rôle dans les différentes actions menées par les FTPF depuis juillet jusqu’à son arrestation ; il déclara qu’il devait être nommé commissaire militaire. Il donna les signalements de quatre membres de l’organisation. Jugé le 13 novembre 1942 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), il fut condamné à mort pour activités de franc-tireur. Maurice Cadet fut passé par les armes le 24 novembre 1942 en même temps que son frère Jean, Marcel Lainé, Eugène Dion et Gaston Père. Son inhumation eut lieu au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Après la Libération, Maurice Cadet fut homologué capitaine FFI à titre posthume Une plaque commémorative avec une date d’exécution erronée était scellée rue de La Villette : « Ici sont nés Maurice et Jean Cadet Héros de la Résistance fusillés par les Allemands le 26 novembre 1942. »

Jean Cadet

Né le 30 janvier 1922 à Paris (XIXe arr.), fusillé le 24 novembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; aide fumiste ; résistant FTPF.

Fils de Marcel, fumiste, et de Jeanne, née Brazier, concierge, Jean Cadet fut reconnu par son père le 15 janvier 1925. La famille habitait 82 rue de la Villette (XIXe arr.). Fumiste, il travaillait depuis novembre 1941 à la maison J. Nessi et fils 29 rue Gauthey (XVIIe arr.). Eugène Dion dit Gégène, ex-collègue de travail de son frère Maurice lui proposa en juillet 1942 d’entrer dans les FTPF ; il accepta. Il participa à toute une série d’actions parfois avec son frère Maurice. Le 18 juillet contre un bureau de placement allemand 58 rue Clisson (XIIIe arr.) : un gardien de la paix et un passant furent tués. Le 1er août, il était à la manifestation de ménagères rue Daguerre (XIVe arr.). Le 16 août, il assura la protection d’un militant communiste qui prenait la parole aux abords des usines Gnome et Rhône, boulevard Kellermann (XIIIe arr.). Le 27 août il était à proximité de la place Balard devant les usines Citroën où des militants communistes distribuaient des tracts. Marc Lainé et Gaston Père attaquèrent le 15 septembre un encaisseur de la Grande Biscuiterie parisienne afin de se saisir des fonds. Poursuivis par des policiers, ils furent arrêtés. Interrogés dans les locaux de la Brigade spéciale no 2 plus particulièrement sur l’action contre le bureau de placement allemand de la rue Clisson, Marc Lainécommuniqua les signalements des frères Cadet. Les policiers exercèrent une surveillance près de la station de métro Botzaris où ils passaient fréquemment pour rentrer chez leurs parents. Le 18 septembre, trois inspecteurs de la BS2 interpellèrent Jean Cadet, inconnu des Renseignements généraux. Jugé le 13 novembre 1942 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), Jean Cadet fut condamné à mort pour activités de franc-tireur. Il fut passé par les armes au Mont-Valérien le 24 novembre 1942 en même temps que son frère Maurice, Marc Lainé, Eugène Dion et Gaston Père. Son inhumation eut lieu au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).

Après la Libération, André Cadet, son père, fut auditionné le 19 janvier 1945 par la commission d’épuration de la police. Il ignorait si son fils avait subi des maltraitances pendant sa détention dans les locaux des Brigades spéciales. Jean Cadet fut homologué lieutenant FFI à titre posthume. Une plaque commémorative avec une date d’exécution erronée fut scellée rue de la Villette : « Ici sont nés Maurice et Jean Cadet Héros de la Résistance fusillés par les Allemands le 26 novembre 1942. »


Daniel Grason pour le Maitron des fusillés

SOURCES : Arch. PPo. BA 1752, BA 2101, BA 2117, BA 2309, PCF carton 13 activité communiste pendant l’Occupation, 77W 421. – DAVCC, Caen, Boîte 5 B VIII (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris (XIXe arr.).