Montagnes ardéchoises dans la guerre de L-F. Ducros

Légende :

Couverture du 1er tome des Montagnes ardéchoises dans la guerre, de Louis-Frédéric Ducros, avril 1974

Genre : Image

Type : Couverture

Source : © Collection J-L Issartel Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur. Voir aussi l'album photo lié.

Date document : Avril 1974

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Il s’agit ici de la page du couverture du 1er tome d’un ouvrage de Louis-Frédéric Ducros portant sur l’Ardèche pendant le second conflit mondial dans ses différents aspects, en mettant l’accent sur la politique du régime de Vichy et sur l’émergence et le développement de la Résistance dans ce département.

Les châtaignes dans leur bogues évoquent à la fois la spécificité ardéchoise et rappellent le vieil adage : « Qui s’y frotte, s’y pique ».

Le 1er tome intitulé « La Genèse » et imprimé en 1974, débute par la description des derniers combats en terre ardéchoise de juin 1940, puis décrit l’installation du régime de Vichy, analyse les premiers balbutiements de la Résistance jusqu’en novembre 1942.

Deux autres tomes poursuivent l’analyse des événements en suivant un ordre chronologique : le deuxième, paru en décembre 1977, est centré sur « la lutte clandestine » de novembre 1942 au 5 juin 1944.

Le troisième, sorti en juillet 1981, décrit les « Combats pour la Libération » du 6 juin au 7 septembre 1944.

Louis-Frédéric Ducros (1921 – 1993), bien que non historien de formation - ce que trahissent la composition interne de ses trois volumes parus de 1974 à 1981 - et les imprécisions de certaines de ses sources, a pu recueillir de nombreux témoignages croisés avec les documents d’archives dépouillés sous le projecteur de sa propre expérience d’ancien résistant. Il est le premier, pour l’Ardèche, à donner une vision plus complète de la Résistance, de son isolement et des balbutiements de ses débuts, de sa diversité, de ses aspects multiformes, analysant non seulement les actions militaires, mais abordant aussi, avec des limites cependant, la part de la résistance économique, de la résistance sociale...

[Voir l'album photo lié.]


Auteur : Jean-Louis Issartel

Contexte historique

Louis-Frédéric Ducros, natif de Toulaud en Ardèche, est issu d’une famille de tradition protestante. Il travaille comme dessinateur industriel à Lyon.
Convoqué au STO en 1943, il refuse de partir et se réfugie en Ardèche et entre en contact avec Raoul Galataud et les maquis FTP de Lardois et Tracol. Devenu commissaire technique de la 7101e compagnie FTP, Fredo participe aux actions des maquis de Toulaud jusqu’en mars 1944, où, pourchassé par les Allemands et la milice, il doit « nomadiser » avec ses compagnons. Il participe aux combats de la Libération, puis s’engage pour le front des Alpes dans le bataillon « Ravel ».
Après la capitulation nazie, il poursuit une carrière militaire en Indochine, puis en Allemagne avant d’être affecté à Paris, où il poursuit des études de droit. Il termine en 1967 son parcours militaire avec le grade de lieutenant-colonel.

Revenu dans la région valentinoise, il entame alors un travail de recherches sur la Résistance ardéchoise et collabore à la Commission d'Histoire de la Seconde Guerre mondiale (CH2GM), dont Georges Rufin était devenu le correspondant pour l'Ardèche en septembre 1969, après le décès de Jean Beaussier. Ce dernier, instituteur à Bourg-Saint-Andéol, membre du Comité d'Action Socialiste (CAS), puis dirigeant des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) et de l'Armée Secrète (AS), devenu président du Comité Départemental de Libération (CDL) ardéchois, avait rassemblé une documentation importante depuis sa nomination en 1947 à l'antenne ardéchoise de la Commission d'Histoire de l'Occupation et de la Libération de la France (CHOLF), devenue plus tard la CH2GM. L.-F. Ducros accède ainsi à cette documentation et aux travaux de la Commission, conservés aux Archives départementales de l'Ardèche, sous la cote 87 W. En fait, sa quête rejoint celle de plusieurs anciens résistants, qui, avançant dans l’âge, désirent porter à la connaissance des générations nouvelles le combat qui fut le leur.

Cette démarche est encouragée en Ardèche par l’ANACR, laquelle lance un appel à ses adhérents signé Fred Arnaud pour « conter l’épopée de la Résistance » rassemblée dans un projet de brochure qu’il intitule alors « le Combattant de la nuit en Vivarais ». Nous sommes à la charnière des années 1960 et 1970. Louis-Frédéric Ducros, qui vient d’adhérer à l’ANACR, est l’un des destinataires. Très vite, il se voit confier, aux côtés de Demontès, la responsabilité de la commission Histoire que vient de créer cette association en Ardèche.
Tous deux cosignent en novembre 1970 une circulaire sollicitant la collecte de documents et de témoignages susceptibles d’alimenter la rédaction de brochures sur la Résistance. Une fiche de renseignements à remplir est rédigée. L.-F. Ducros parvient ainsi à rassembler une masse considérable d’informations qu’il complète en sollicitant d’autres sources : presse de la collaboration, archives allemandes (Bunderarchiv Militerarchiv, Freiburg RFA...)... Finalement, il publie sous sa propre responsabilité, en 1974, le premier volume de Montagnes ardéchoises dans la guerre.

 

[Voir l'album photo lié.]


Auteur : Jean-Louis Issartel

Sources :

Archives départementales de l'Ardèche - 87 W - Dossier CH2GM Ardèche ; 70 J.

CD-ROM La Résistance en Ardèche, AERI, 2004.

Archives privées Famille Ludovic Chabredier - Correspondance Commission Histoire ANACR.