Comment fabriquer la presse clandestine ? Ronéos et imprimeries

Légende :

Démonstration de l'utilisation d'une ronéo de type Gestetner par Xavier Aumage, archiviste au Musée de la Résistance nationale (Champigny-sur-Marne), en présence de Bruno Leroux, directeur historique de la Fondation de la Résistance. La ronéo utilisée provient de la collection du Musée de la Résistance nationale (don de Christian Vacheron).

Genre : Film

Type : Film

Source : © Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Film tourné au Musée de la Résistance nationale (Champigny-sur-Mane) le 29 septembre 2016. 

Date document : 29 septembre 2016

Lieu : France

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Analyse média

La ronéo de la marque Gestetner est la plus courante des machines à « ronéoter » dans les années 1930. La faire fonctionner permet de comprendre les inconvénients mais aussi les avantages qu’offrait ce procédé pour les résistants, par rapport à l’imprimerie.


Bruno Leroux

Contexte historique

La plupart des journaux clandestins de la Résistance se résument à une ou deux feuilles A4 recto verso. On mesure mal aujourd’hui les difficultés innombrables à surmonter sous l'Occupation avant d'arriver à publier régulièrement une telle feuille : il fallait trouver des relais dans la presse légale et l’administration de l'Etat français pour obtenir des informations censurées, mais aussi convaincre des papetiers ou des imprimeurs de détourner une part de leur stock de papier (car les stocks étaient contingentés). Pour imprimer, le plus souvent il n'y avait pas d’autre solution que d’obtenir le concours régulier d'un imprimeur, et donc de le recruter pour la Résistance, car les achats de matériel d'imprimerie étaient rigoureusement contrôlés. A défaut, il fallait utiliser une « ronéo », la machine à reproduire utilisée couramment avant l’invention des photocopieuses de bureau.

Jusqu'en 1943, la presse clandestine est davantage ronéotée qu'imprimée. C'est seulement en 1944 que la proportion change. Cette année-là, quelques journaux de la Résistance parviennent, grâce aux techniques d'impression, à atteindre ponctuellement des tirages de 300 000 à 400 000 exemplaires. Mais la presse ronéotée est toujours abondante, car l'utilisation de la ronéo est plus simple, pose moins de problèmes de sécurité et convient bien aux petits tirages des feuilles locales ou spécialisées.


Bruno Leroux