La nouvelle chambre de commerce de Marseille, Le Provençal, 4 novembre 1944

Légende :

Article du journal Le Provençal sur la nouvelle chambre de commerce de Marseille, 4 novembre 1944

Genre : Image

Type : Article de presse

Source : © Collection Robert Mencherini Droits réservés

Détails techniques :

Document imprimé sur papier journal.

Date document : 4 novembre 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Cet article sur trois colonnes figure dans Le Provençal – organe des Patriotes Socialistes et Républicains – du 4 novembre 1944 se signale par sa brièveté et par sa valeur strictement informative quant au déroulement de l'installation de la nouvelle Chambre de commerce. L'événement est annoncé par un gros titre en caractères gras, et illustré par une photographie des personnalités qui viennent d'être élues, comme cela est annoncé par le commentaire figurant sous cette photographie.


Alain Giacomi

Contexte historique

L'installation de la nouvelle Chambre de commerce de Marseille s'inscrit dans le contexte général de cette fin d'année 1944 : alors même que les combats ne sont pas terminés, et que s'avère nécessaire la reprise du travail, des questions sont posées en ce qui concerne la possibilité de profondes réformes sociales et politiques qui iraient dans le sens du programme adopté le 15 mars 1944 par le Conseil national de la Résistance (CNR), à savoir « L'instauration d'une démocratie économique et sociale, impliquant l'éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l'économie […] et la participation des travailleurs à la direction de l'économie ».

Un premier geste dans ce sens apparaît dans l'arrêté n° 122, publié dans le Bulletin officiel du commissariat régional de Marseille du 10 septembre, par lequel Raymond Aubrac décide de la réquisition de quinze entreprises. Cette décision ne fait que renforcer l'idée déjà présente de la gestion ouvrière des entreprises, et les réquisitions dépassent rapidement le chiffre de quinze, accroissant à Marseille et dans d'autres villes, le nombre des comités de gestion.

Face à ce mouvement, le patronat apparaît divisé et affaibli, d'autant plus que nombre de dirigeants d'entreprises sont internés ou emprisonnés pour faits de collaboration, parmi lesquels se trouve Emile Régis, président de la Chambre de commerce de Marseille jusqu'au 23 août 1944.
Le 6 octobre, par l'arrêté du Commissaire régional de la République n° 402, les membres en exercice de la Chambre de commerce sont suspendus et remplacés par quinze nouveaux membres, sous le présidence de Charles Mourre – membre de la délégation municipale de Marseille et de l'Union républicaine démocratique – et la vice-présidence d'André Cordesse, membre de l'équipe dirigeante du journal Le Provençal.


Auteur : Alain Giacomi

Sources : 
Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947). Midi rouge, ombres et lumières - Une histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône de 1930 à 1950, tome 4, Paris, éditions Syllepse, 2014.