Analyse média

Les deux pièces françaises sont placées à gauche et à droite, de façon à faire apparaître le R et le F du sigle RF (pour République Française), la pièce centrale belge portant le A de Albert, roi des Belges.

Le port de ce genre de bijou artisanal par des femmes, en broche ou en bracelet, est attesté dans un contexte bien particulier en région parisienne: en mars 1942, après le bombardement par l'aviation britannique (la Royal Air Force, en abrégé RAF) des usines Renault de Boulogne-Billancourt, dont la production était alors destinée à l'Allemagne nazie. Malgré les centaines de victimes civiles du bombardement, que dénoncèrent avec violences la propagande de l'occupant et de Vichy, les sympathisants de la cause britannique pouvaient ainsi affirmer leurs convictions.

Contexte historique

Les Français qui voulaient affirmer leur sympathie pour la cause alliée se sont exprimés de 1940 à 1944 par toutes sortes de moyens, clandestinement par des graffitis sur les murs, mais aussi parfois ouvertement : malgré les interdictions allemandes, les enterrements d'aviateurs alliés tombés sur le sol français ont souvent donné lieu à des rassemblements de foules.

Enfin, il y a eu aussi des manières indirectes de se revendiquer pro-Allié, comme le port de ce type d'objet. Cette pratique pouvait d'ailleurs revêtir une double signification: d'une part on contournait l'interdiction de toute solidarité officielle avec les Britanniques et d'autre part on se moquait des pénuries provoquées par l'Occupation en arborant des "bijoux de fantaisie" fabriqués avec le système D, comme bien des accessoires de modes à l'époque.