Analyse média

Cet anneau au M délicatement sculpté était certainement destiné à Marguerite, l'épouse de Jean Laval. On manque cependant à l'heure actuelle de renseignement sur l'usage précis de cet objet. La présence d'un ardillon peut faire douter qu'il s'agisse d'une bague, conçue pour être portée autour d'un doigt. Comme l'ardillon peut pivoter, venir buter contre une encoche et ainsi fermer l'anneau, on peut penser plutôt à un anneau servant à enserrer une tresse de cheveux. 

Contexte historique

De décembre 1940 à décembre 1943, Jean Laval est interné dans plusieurs camps en France, en Haute-Vienne (Saint-Germain-les-Belles, Nexon et Saint-Paul-d-Eyjeaux), ainsi qu’à St Sulpice-la-Pointe dans le Tarn. Il y sculpte des dizaines d'objets, tous réalisés à partir de bois ou d''os. On sait qu'à Nexon il a été employé comme menuisier, ce qui lui donnait un accès permanent au matériel nécessaire. Si sa profession de tourneur sur bois peut expliquer les deux matières utilisées pour ses productions, cette préférence correspond sans doute aussi à une contrainte du règlement intérieur des camps d'internement: on peut présumer que  le façonnage du métal pour la fabrication d'objets-souvenirs y était interdit, comme cela avait déjà le cas dans les camps de prisonniers, durant la Première Guerre mondiale, pour lutter contre les évasions.