Contexte historique

Les obsèques des hommes fusillés le 26 août 1944, en lisière du bois de Marloux, sur la commune de Mellecey, sont fixées au 28, à 9 heures. De l’école de Germolles, où une chapelle ardente avait été dressée, au cimetière de Mellecey, où les dépouilles doivent être ensevelies, il est décidé que le convoi ne suivra pas la route principale, mais empruntera un chemin moins fréquenté. Au lieudit “Les Carrières”, au détour du chemin, le convoi funèbre tombe sur une colonne allemande forte de plusieurs automobiles et de deux camions chargés de troupe, dont l’un est armé d’un canon. Il s’agit de la Sipo-SD avec à sa tête l’Untersturmführer Hans Krüger et le milicien “gestapache” Christophe Petrignani qui, sortant de sa voiture, tire une salve de mitraillette en l’air. Le cortège qui compte environ un millier de personnes se disloque. Les Allemands tirent sur les fuyards. Un homme est abattu immédiatement. Il s’agit de Louis Genot, militant communiste, secrétaire du syndicat C.G.T. du bâtiment. Un autre, blessé, réussit à s’enfuir mais est rattrapé à Saint-Martin-sous-Montaigu où il est achevé. Il s’agit de Philippe Gautheron, natif de Saint-Jean-de-Vaux. Cinq autres blessés graves sont à déplorer. La fusillade ayant cessé, Hans Krüger ordonne au curé de Dracy-le-Fort et au maire de Mellecey de procéder, seuls, à l’inhumation des victimes au cimetière de Mellecey sans passer par l’église dont il fait garder la porte par une partie de ses troupes. Pendant ce temps, une 2ème partie des troupes allemandes refoule dans la carrière voisine les cent cinquante à deux cents personnes présentes aux obsèques n’ayant pas pu fuir, alors qu’une 3ème partie fond sur le bourg de Mellecey où elle brûle deux maisons. Des hommes et des femmes sont brutalisés dont la mère de Georges Bernard. Deux infirmières de la Croix-Rouge, Mlles de Saint-Pern et d'Assignies, se trouvant depuis quelques jours au château de Germolles où elles camouflent leurs ambulances de peur qu’elles ne soient réquisitionnées par les Allemands, au bruit de la fusillade, se dirigent vers le lieu du drame, munies du fanion de la Croix-Rouge et de leur trousse de secours. Après discussions, elles sont autorisées à prodiguer les premiers soins aux blessés. Puis les Allemands conduisent toute l’assistance qui n’a pas pu s’enfuir au bourg de Germolles où elle est parquée, en plein soleil, dans une propriété appartenant à M. Méplain. Vingt-cinq personnes sont chargées sur un camion comme otages. Le commandant SS n’a de cesse d’harceler la foule en répétant : "Je veux faire un exemple ici. Je veux faire un exemple ici. Je vais faire fusiller les otages". Alors s’engage une longue négociation, de 14h00 à 17h00, entre le SS Hans Krüger et Mlles d'Assignies et de Saint-Pern. Finalement, Krüger relâchera tout le monde, emmenant toutefois avec lui les 25 otages qui seront incarcérés plusieurs jours à la prison de Chalon-sur-Saône puis libérés. Mlles de Saint-Pern et d’Assignies, pour leurs belles qualités d’abnégation, de sang-froid et d’initiative, préservant la population d’un massacre général, recevront, après guerre, la Croix de Guerre 39-45.

GENOT Louis
Né le 8 août 1906 à Châtenoy-le-Royal. Fils de François et Marie-Reine Bourgnier. Époux de Jeanne Hélène Émilienne Lagoutte. Un enfant. Domicilié à Châtenoy-le-Royal. Manœuvre spécialisé. Secrétaire du syndicat CGT du bâtiment. Abattu le 28 août 1944 au lieudit “Les Retraits” sur la commune de Mellecey. Mort pour la France.

GAUTHERON Philippe Jean Baptiste
Né à Mellecey le 28 février 1921. Fils de Marc et Marguerite Dutroncy. Célibataire. Domicilié à Saint-Jean-de-Vaux. Sans profession. Abattu le 28 août 1944 sur la commune de Saint-Martin-sous-Montaigu.