Adrien Peltier
Légende :
Adrien Peltier, compagnon de la Libération
Genre : Image
Type : Portrait
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France
Analyse média
Sur cette photographie, Adrien Peltier arbore les décorations suivantes (de gauche à droite et de haut en bas) :
- Croix de chevalier de la Légion d'Honneur
- Croix de la Libération
- Croix de guerre 1939-1945 avec deux palmes
- Officier de l'ordre du Ouissam Alaouite (Maroc)
- Ordre de l'étoile noire du Bénin
- Ordre du Nichan Iftikhar (Tunisie)
- Médaille commémorative de la guerre 1939-1945
- Ordre royal du Cambodge
De haut en bas, entre la croix de guerre et la médaille commémorative 39-45 a été placée la croix d'honneur franco-britannique (voir verso de la notice). Fondée en 1933 et placée sous la présidence d'honneur de sa majesté la Reine Mère Elisabeth d'Angleterre et de Monsieur Albert Lebrun puis de Monsieur René Coty, Présidents de la République Française, l'Association Nationale Franco-Britannique a pour but "de promouvoir, d'entretenir et de resserrer les liens d'amitié entre nos deux nations, liens forgés par l'entente cordiale et sur les champs de batailles de 1914-1918, de 1939-1945, dans la clandestinité et dans la résistance". Il s'agit donc d'une décoration associative qui ne devrait pas être portée par Adrien Peltier avec ses décorations officielles. Mais son port montre l'importance accordée par de nombreux résistants à cette décoration, seule distinction franco-britannique.
Fabrice Bourrée
Contexte historique
Adrien Peltier est né le 28 juillet 1903 à Reims (Marne). Licencié en droit, il est brigadier à Paris, à la préfecture de police au moment de l'armistice de juin 1940. En janvier 1941, il est contacté par Albert Dubois, fondateur du mouvement "Les Volontaires de la mort". Il y adhère immédiatement et, chargé du 14e arrondissement de Paris, commence à recruter à l'intérieur de la préfecture de police. Mais à la suite de l'arrestation de Dubois, Adrien Peltier perd le contact avec cette organisation.
A partir de juillet 1941, il participe, sous la direction du brigadier de police Arsène Poncey, au sein de la préfecture de police, à la formation du mouvement SR Armée Volontaire, créé par le colonel Lhopital. Adrien Peltier devient responsable des 14e, 15e, et 7e arrondissements ainsi que de la banlieue sud. Il s'occupe notamment de la fabrication de faux-papiers. A la suite de l'arrestation et de la déportation de plusieurs responsables du mouvement parmi lesquels Arsène Poncey en mars 1943, le commissaire de police aux services techniques Edmond Dubent prend la tête du groupe. Sous ses ordres, Adrien Peltier prend part à l'organisation des groupes de résistance dans les arrondissements ; le groupement établit toutes sortes de faux papiers qui permettent à de nombreux jeunes gens des classes 1941, 1942 et 1943 d'échapper au Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne et de gagner le maquis.
A partir de juin 1943, Adrien Peltier se consacre particulièrement à l'action, tout en demeurant le second du mouvement qui devient indépendant et prend le nom d'Honneur de la Police. Après l'arrestation de Dubent et sa déportation à Buchenwald à la fin de 1943, Adrien Peltier prend brièvement la direction du groupement jusqu'au 8 janvier 1944 date à laquelle, recherché par les brigades spéciales des renseignements généraux et les services allemands, à la suite de l'arrestation de ses collègues Lacure et Pron, il doit quitter Paris pour rejoindre le maquis de la forêt de Bord dans l'Eure. Révoqué de la police, il devient alors adjoint au chef du maquis, tout en restant en contact avec le brigadier Fournet qui apparaît comme son successeur à la tête d'Honneur de la Police, et prend part à diverses actions contre les forces d'occupation ou les collaborateurs.
Peu après être revenu à Paris, il réussit, le 12 juillet 1944, un audacieux coup de main : en plein jour, à Neuilly-sur-Seine, il parvient avec dix hommes et sans tirer un coup de feu, à enlever par effraction 3 tonnes d'armes et de munitions destinées aux troupes de choc de Doriot et Déat. Ces armes, cachées à Montrouge, serviront à armer Honneur de la Police, et seront utilisées dans la défense de la préfecture de police à partir du 19 août 1944. Dès le début de l'insurrection, Adrien Peltier avec son corps franc du 14e arrondissement se trouve engagé dans de nombreux combats jusqu'à la libération de la capitale.
Il est homologué dans le grade de capitaine. Honneur de la Police aura perdu 82 de ses membres dans les combats de la Libération ; 25 ont été fusillés et 24 dont Dubent, ne rentreront pas de déportation. Après la guerre il est promu commissaire aux services techniques de la préfecture de police. Il termine sa carrière comme commissaire principal. Adrien Peltier est décédé le 28 décembre 1982 à Vichy où il a été inhumé.
Décorations :
• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 juillet 1945
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille de la Reconnaissance Française
• Médaille de la France Libérée
Site internet du Musée de l'Ordre de la Libération