Analyse média

Elle tient de l'écurie par la paille, de la boutique du chiffonnier par les hardes et de l'asile d'aliénés par les cris. Les chaussettes voisinent avec les serviettes ; il manque toujours un soulier pour faire la paire, les mouchoirs se logent toujours dans des coins impossibles à imaginer et le premier levé est assuré d'être vêtu. Daniel, René et Lunette ajoutent une petite rallonge à leur nuit, ils se vautrent dans la paille sous une guirlande d'oripeaux multicolores en attendant le café huileux du Grand-Jo. Chacun tient à sa place, c'est sa niche où il logera ses armes et de vagues objets auxquels il attache quelque importance. Tout à côté de Lunette se devine la place vide de Lardant, tandis que, dans l'angle, Lapeine s'est taillé un petit royaume...

Christian Disandro

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Cette aquarelle montre la chambre de jeunes hommes. Si le rangement n'est pas leur fort, ils savent que dans la guerre de loups qu'ils livrent à l'occupant et aux forces répressives de Vichy, ils doivent pouvoir rapidement s'habiller, se chausser et prendre en main une arme. Cette oeuvre montre donc le paradoxe entre la quiétude de maquisards allongés dans l'inconfort et la promiscuité et la nécessité vitale de réagir dans l'instant à toute menace (voir album lié).

Alain Martinot