Le résistant Jacques Direz, fondateur de l'ARORY

Légende :

Le résistant Jacques Direz a joué un rôle décisif dans la création, le développement et l’orientation de l’Association pour la Recherche sur l'Occupation et la Résistance dans l'Yonne (ARORY) entre 1988 et 2001

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection privée Jacqueline Direz Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en couleur (1988). Voir aussi l'album lié.

Date document : 1988

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Yonne

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Analyse média

C’est en 1988 que Jacques Direz contacte d’anciens résistants de l’Yonne pour leur proposer la création d’une association prenant modèle sur l’ARORM (Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance en Morvan), dont il est membre. C’est ainsi que naît l’ARORY (Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance dans l’Yonne) dont il est élu président. Il déploie alors, pendant plus d’une dizaine d’années, une grande activité à la tête de cette association et l’oriente résolument vers les activités de recherche historique. Il s’appuie pour cela sur une équipe de professeurs d’histoire du département, qui se lance en 1994 dans la collecte de témoignages oraux et écrits d’anciens résistants de l’Yonne. C’est lui qui, en relation avec l’AERI (Association pour des Études sur la Résistance Intérieure), convainc cette équipe de chercheurs de se lancer dans la réalisation d’un cédérom sur la Résistance dans l’Yonne, et obtient du Conseil général de l’Yonne les moyens (subvention, recrutement d’un étudiant au titre d’emploi-jeune affecté à la réalisation du cédérom) nécessaires à cette opération, réalisée entre 1999 et 2004.

Jacques Direz abandonne en 2001 la présidence de l’ARORY, et lui succède un professeur d’histoire, Claude Delasselle, jusqu’en 2015. 
Malheureusement, des désaccords et de vives tensions (notamment à propos de « l’affaire Grégoire ») opposent alors Jacques Direz, devenu président d’honneur, à la nouvelle direction de l’ARORY et à un certain nombre de résistants, membres ou non de l’ARORY, conflits dus en partie à son caractère bien affirmé, à des divergences d’opinions politiques et, surtout, à la remise en cause de la mémoire communiste par le travail historique.


Auteurs : Thierry Roblin et Claude Delasselle

Sources :

Bulletin Yonne Mémoire n° 31, Auxerre, ARORY, mai 2014.

Contexte historique

Jacques Direz est né à Bessy-sur-Cure (Yonne) le 30 novembre 1920, fils d’un entrepreneur de menuiserie et d’une institutrice. Après des études brillantes à Paris, il prend contact avec le mouvement Combat et participe, en 1942 et 1943, aux activités du service Périclès puis du Service national maquis. Il s’occupe en particulier de l’hébergement de clandestins à Paris, puis participe à la formation politique des cadres des maquis dans l’Ain et la région de Lyon.

Envoyé en avril 1944 dans l’Yonne, en Puisaye, auprès du chef départemental du Service national maquis, Olivier Ancel (Félicien), puis Bernard Cunin (Georges), Jacques Direz (lieutenant Dan) est chargé notamment de faciliter les relations, souvent difficiles à cette époque, entre les différentes organisations de la résistance icaunaise. Il crée aussi un journal clandestin, Le Journal du Maquis, dont trois numéros paraîtront dans l’été 1944. En août 1944, il est chargé d’organiser le Maquis 5 du Service national maquis, dans la région de Vermenton, maquis qui restera à l’état embryonnaire.

À la Libération, il fait partie, avec le grade de capitaine, de l’état-major FFI à Auxerre puis il est affecté à l’état-major FFI à Dijon. C’est à cette époque qu’il adhère au PCF, auquel il restera toujours fidèle. En février 1945, il reçoit le commandement d’une compagnie du 4e régiment d’infanterie, stationnée à Mouthe, à la frontière franco-suisse jusqu’en août 1945, puis envoyée en occupation dans le Palatinat. Il est démobilisé en décembre 1945 et revient à la vie civile. Il exerce alors différentes professions avant d’accéder à des responsabilités importantes à la Banque commerciale pour l’Europe du Nord, jusqu’à sa retraite prise en 1982, date à laquelle il revient vivre dans son village natal, Bessy-sur-Cure.

Jacques Direz est décédé le 20 septembre 2014.


Auteurs : Thierry Roblin et Claude Delasselle

Sources :

Biographie de Jacques Direz, in CD-ROM La Résistance dans l'Yonne, AERI - ARORY, 2004.