Carte de la nomadisation du Groupe Sampaix
Légende :
Carte de la nomadisation du groupe ardéchois Sampaix, de la fin de l'hiver au début printemps 1944
Genre : Image
Type : Carte
Source : © Archives départementales de l'Ardèche Droits réservés
Détails techniques :
Fond de carte (1936) à partir duquel une légende et des symboles numérotés ont été ajoutés.
Date document : 2016 sur une carte de 1936
Lieu : France
Analyse média
Il s'agit d'un fond de carte Michelin datant de 1936, utilisé par le SMI (Syndicat mixte des inforoutes de l'Ardèche) qui a positionné, grâce aux notes de Disandro et sur les conseils des Archives départementales de l'Ardèche, les différentes étapes du groupe Sampaix en Ardèche de la fin de l'hiver au début printemps 1944.
Il faut noter la petite erreur qui s'est glissée dans la troisième légende accompagnant la carte et lire, en lieu et place de « Le Tracol, hameau de Biguet, à Saint-Péray », « Le Tracol, hameau de Biguet, commune de Toulaud, près de Saint-Péray ».
Auteur : Bernadette Naud (AD Ardèche)
Contexte historique
La 7101e compagnie FTP, première compagnie formée en Ardèche, comporte les détachements Salomon, Gabriel Péri et Sampaix (en hommage à Lucien Sampaix, exécuté en tant qu'otage le 15 décembre 1941 à Caen). Ces noms sont ceux d'intellectuels acteurs de la Résistance fusillés par l'occupant.
Un détachement est composé en principe de trois groupes de 8 éléments. Une compagnie compte trois, parfois quatre, détachements.
Composition du Sampaix
Au fil des jours et des semaines, en fonction du rôle de chacun : cuisinier, chauffeur, plastiqueur, etc., des ordres reçus, des actions conduites, des conséquences parfois tragiques de leur situation de maquisards combattants, les effectifs du Sampaix fluctuent avec arrivées et départs.
Toutefois, « le noyau dur » est resté le même pendant quelques semaines, entre mars et avril 1944. Cela fait dire à Christian que la ferme de La Raze, à Désaignes, est le camp-type, éloigné des zones d'actions, celui où se nouent des amitiés fortes, profondes qui, pour certaines, perdureront. Le même idéal, une jeunesse enthousiaste, une franche camaraderie, une totale confiance dans l'autre sont les ferments de cette amitié.
Des membres du Sampaix ont précisé leurs pseudonymes et noms.
Des Lorrains font partie du groupe :
Popaul - Paul Siger
Roby - Robert Marandel, ancien militaire
Rapha - Raphaël Barassi, lorrain, déporté
Fernand - Fernand Staffler
Ledur - Maurice Niss.
Les Ardéchois sont bien représentés :
Freddo ou Fredo - Louis-Frédéric Ducros, de Saint-Péray, historien de la Résistance ardéchoise
Marcel - Jean Bouveron, de Saint-Péray ; commandant de la 7101e compagnie FTPF, puis lieutenant
Grand Jo - Jean Rodet, de Cornas
Pointu - Jean Bernier, coiffeur de Tournon
Honoré - Henri Morfin
Baptiste – Joseph Bouvier, enterré au cimetière de Lapras
Elysée - Marcel Dumonteil
Daniel – Aimé Cases, cheminot sétois puis valentinois, 30 ans, marié, trois enfants ; il recevra le commandement de la 7101e compagnie FTPF
Les autres maquisards viennent d'horizons très divers :
Basile - Jean Perrin, drômois
Nanan - Fernand Perrin, frère de Basile, drômois
Jean Chou - Hans Kohlmann, allemand anti-hitlérien, protestant, socialiste, né le 14 septembre 1920 à Oppeln (Silésie) ; il fut interné au camp de Gurs, puis dans divers Groupements de Travailleurs Etrangers (GTE). Il rejoignit le détachement Sampaix le 18 février 1944, avant d'être promu sous-lieutenant le 2 août suivant.
Lunette - Adler ou Albert Franchi, antifasciste italien, venu à Saint-Barthélémy-le-Plain (avec son frère Robert), mort en déportation
Zamor ou Zamore - Adler Fabri, résistant italien, tué au Pouzin le 16 juin 1944
Robert - Robert Franchi, deux frères d'origine italienne, antifascistes, habitant Tarascon
Christian - Robert-Jean Disandro, de Beaucaire (Gard)
Lardan (t) - Maurice Picq, de La-Talaudière (Loire), tué le 24 mai 1944 à Vion (Ardèche)
Lapeine - François Pleynet, de Saint-Etienne
Etienne - Etienne Piovano, de Marseille
René - Gabriel Alleman, de Marseille, chanteur dans l'orchestre Jo Bouillon ; commandant en second de la 7 101e cie FTPF, tué le 16 juin 1944 au Pouzin (Ardèche)
Jacques – Jean Gemma, originaire de Marseille, ancien LVF, tué au Pouzin, le 16 juin 1944
Andréo - Mario Andrigo, cuistot au Tracol
André – Marceau Brés
René-le-Blond - René Valette.
Pour certains, seul demeure le nom de maquisard :
Claude, ancien LVF, arrivé avec Jacques,
Toto, ardéchois.
Dans ses pérégrinations, Christian a rencontré d'autres maquisards :
Mimile - Emile Nodin, de Lamastre, responsable du Front national, récipiendaire du brevet n° 712 du Supreme Commander Dwight Eisenhower "for brave conduct while acting under my orders in the liberation of his country, 1944-1945"
Pierrot - Pierre Millet, de Saint-Péray
Mathéo ou Mattéo - Marcel Belingard
Pérole ou Pétrole - non identifié
Raymond - Raymond Freyermouth, lorrain, tué le 4 septembre 1944 à la ferme de Viombois
Robert-le-Tailleur, de Nice, agent de liaison, mort à Buchenwald (?)
Lino, ex-séminariste, arrêté à Annonay et déporté
Lolo - Charles Laffont, de Larnas, marié.
Auteur : Alain Martinot
Sources :
Louis-Frédéric Ducros, Montagnes ardéchoises dans la guerre, tome 2, Valence, 1977.
Christian Disandro, Maquisard à 20 ans en haute Ardèche, éditions du Roure, 2018
Fernand Staffler, « Six Lorrains dans la Résistance ardéchoise », récit inédit.
Échanges avec le résistant Pierre Millet.