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Inauguration d'un monument aux aviateurs alliés à Cussy-les-Forges

Légende :

Inauguration d'une stèle en hommage à sept aviateurs tombés dans les environs de Cussy-les-Forges - hameau de Presles (Yonne), le 6 février 1944, au cours d'une mission de parachutage d'armes pour la Résistance

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Anne Berger - France 3 Régions- Bourgogne

Source : © http://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/yonne/cussy-les-forges-yonne-inaugure Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques (2016) - Voir recto-verso et l'album photo lié.

Date document : 8 mai 2016

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Yonne - Cussy-les-Forges

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Analyse média

Le 8 mai 2016, le maire de la commune de Cussy-les-Forges, Angelo Arena (à droite sur la photographie) en présence d’un public nombreux, inaugurait une stèle en hommage de l’équipage d’un Stirling, un avion anglais abattu par un avion de chasse allemand dans la nuit du 6 février 1944. 

La stèle sculptée par l’artiste local François Rouillot, originaire du village d’Island, représente les visages des sept membres de l’équipage qui dépendait du 149e escadron de la Royal Air Force.

Le monument a été entièrement financé par Elisabeth Harding, nièce de G.N. Gosling, adjudant artilleur qui a péri comme ses six camarades dans le crash.
La stèle a été érigée sur le lieu même où s’est écrasé le bombardier, le hameau de Presles, situé à quelques kilomètres au sud de Cussy-les-Forges.

Afin de compléter l’hommage, l’ARORY (Association de Recherches sur l’Occupation et la Résistance dans l’Yonne) a été sollicitée pour rédiger le texte d’un panneau commémoratif permettant d’expliquer cet événement aussi spectaculaire que tragique et qui a durablement marqué les mémoires locales.


Thierry Roblin

Contexte historique

Le Stirling MkIII EF187 avait décollé de l’aérodrome de Lakenheath (sud-est du Royaume-Uni), le 5 février à 19 h 42, avec pour mission d’assurer un parachutage pour le maquis Henri Bourgogne implanté dans la région de Semur-en-Auxois.

Ce maquis, fondé à l'automne 1943 par Henri Camp, surnommée « l’âme de la Résistance dans l’Auxois », était affilié au réseau Jean-Marie Buckmaster, qui dépendait directement du SOE (Special Operations Executive). Les maquisards ont donc pu réceptionner des parachutages en armes, en matériels pour organiser des sabotages au nord-ouest de la Côte-d’Or et au sud de l’Yonne.

Malheureusement, au petit matin du 6 février 1944, le bombardier fut repéré par des vigiles d’une station d’observation située sur la N7 entre Cussy-les-Forges et Sainte-Magnance. Rapidement, il fut pris en chasse par un avion de chasse allemand.

Un membre du groupe qui devait réceptionner le parachutage témoigne : « À quelques milles d’ici, nous étions un groupe de maquisards qui attendions le parachutage d’armes. Un vrombissement caractéristique, l’avion approche, les feux sont allumés. Soudain, un chasseur allemand, une rafale de mitrailleuse, le bombardier s’enflamme et tombe. Au lever du jour, nous sommes allés sur les lieux. Que des débris, des corps déchiquetés dont les morceaux sont dispersés. Seul le pilote est à son poste (…) »

Les corps des sept membres de l’équipage furent recueillis par les habitants de Cussy-les-Forges. Redoutant des manifestations d’hostilité, l’occupant avait interdit aux habitants d’assister aux obsèques des aviateurs. Malgré cette interdiction et les risques encourus, une bonne partie de la population de Cussy-les-Forges a tenu à rendre un dernier hommage aux pilotes, preuve de la vive sympathie exprimée pour les Alliés. Les sept aviateurs alliés sont depuis inhumés dans le cimetière communal.


Auteur : Thierry Roblin

Sources :

Rémi Couvignou, Les Avions américains et britanniques tombés dans le département de l’Yonne 1939-1945, Égriselles-le-Bocage, La gazette 89 éditions, 2008.

Laurence Chevallot, Le maquis Henri Bourgogne, Saint-Brisson, ARORM, 2003.

Témoignage d’un membre du maquis Bourgogne tiré d’un article paru dans Le Bien Public, Dijon, 8 septembre 1975.