Analyse média

Extrait d’un film amateur sur la libération de Paris tourné par Pierre Lorandel.

Contexte historique

Les trois couleurs dans la Libération de Paris

Les trois couleurs sont arborées fièrement par les FFI sur leur brassard dès le début de l'insurrection. Ce sont aussi celles qui sont immédiatement hissées sur les édifices publics, la Préfecture de police, l'Hôtel de Ville, dès leur investissement par les insurgés. Le drapeau tricolore efface ainsi, alors que la victoire n'est pas encore là, l'humiliation des pavillons nazis. Des photographies prises par les reporters résistants et ceux de l'Agence France Presse à pied d'œuvre depuis le 20 août 1944, montrent la Maison du peuple de Paris arborant fièrement les trois couleurs.
De retour le 24 août dans la Maison commune, Raymond Laurent, Conseiller municipal révoqué par le gouvernement de Vichy en 1941, est témoin de l'activité des "combattants, FFI, tapissiers, qui préparaient les faisceaux des drapeaux pour la façade, militants des organisations de résistance, journalistes, infirmiers de la Croix rouge...".
Le quotidien Libération du 25 août et d'autres journaux invitent les Parisiens à pavoiser et reproduisent l'appel de Cerat, pseudonyme d'Alexandre Parodi : "Le Commissaire d'Etat, délégué général du Gouvernement provisoire de la République française a lancé la proclamation suivante : "Parisiens, l'heure approche, l'heure de la libération, l'heure de la liberté. Préparez-vous à pavoiser aux couleurs nationales et aux couleurs de nos trois grands alliés". Une affichette "Pavoisez !" est apposée sur les murs de Paris donnant des conseils pratiques : "Mais faute de tissu, nous n'avons pas de drapeaux... Alors utilisez-les : BANDES DE PAPIER TRICOLORE qui sont mises en vente partout. Découpées en rouleaux de 50 cm [...] FRISES DE PETITS PAVILLONS [...] PETITS DRAPEAUX [...] GRANDS MOTIFS à Croix de Lorraine collés sur carton." Symbole de la liberté en voie d'être reconquise, le drapeau tricolore symbolise le combat durant ces quatre ans contre un occupant arrogant. Dès la prise du Majestic le 25 août par les soldats de Leclerc, les sapeurs-pompiers à l'arrivée de la colonne du colonel Langlade de la 2e DB, juchés sur l'Arc de Triomphe, symbole de victoire, déploient un immense drapeau tricolore de 20 mètres de long. L'un d'entre eux, le capitaine Beslay à 12h50 signale à l'état-major : "Le drapeau français flotte sur la tour Eiffel". Au soir du 25 août, tous les édifices publics, arborent fièrement les trois couleurs. La France "rentre chez elle".