Contexte historique

Le camp Desthieux est en effervescence. Plusieurs dirigeants de l'état-major zone sud FTP ont été arrêtés au cours d'une réunion rue Saint Clair à Lyon. Carron apprend le 20 mai (1944) dans l'après-midi que les rescapés viendront ici (col de la Sibérie) dans les jours à venir. Ils formeront un maquis qui prendra le nom de Compagnie Georges Lassalle. Il sera aidé et soutenu par le camp Desthieux. Entre-temps, plusieurs vagues de terreur vont s'abattre sur le Beaujolais. Le 24 mai, les allemands accompagnés de miliciens font irruption à la Chapelle de Guinchay. Ils fouillent les maisons, rassemblent la population et procèdent à un examen des identités. Croyet, ancien maire, est arrêté puis relâché. A Chénas, l'occupant se présente chez Albert Martin, secrétaire du PC clandestin et des FTP locaux. Le militant réussit à s'enfuir. Dans le même temps, la Gestapo et la milice prennent position à Juliénas. Ils ont en main une liste de patriotes. [...] Les soldats au nombre de 150 partent vers 15 heures. Toujours conduits par des miliciens, ils montent à l'hôtel de la Sibérie, aux confins des communes de Cenves, St Jacques des Arrêts et Jullié. Ils arrêtent Florent Andlauer, 24 ans, originaire de Grendelbruck en Alsace, et Jean-Marie fournier, 20 ans un Mâconnais. Puis Marcel Honnet, 24 ans de Blois, est appréhendé à sa descente du train. Tous trois sont des réfractaires au STO en partance pour le maquis. Ils sont torturés et tués devant l'hôtel en flamme.