La vie des Teillois pendant la 2e Guerre mondiale, 1939-1945
Légende :
Daté de 2017, ce fascicule illustré est un numéro spécial de l'association Patrimoine et Traditions du Teil, créée en 2003
Chaque année depuis 2009 paraît un numéro de la revue Mémoire du Teil - ce numéro spécial est le fruit des recherches et des rencontres de Jacques Marqueyrol, l'un des membres fondateurs et trésorier de l'association, passionné d'histoire, en particulier par celle du Teil - Courageusement, il a présenté cet ouvrage aux élus et à la population teilloise les 11 et 13 octobre 2017, trois semaines avant que la maladie ne l'emporte
Genre : Image
Type : Fascicule
Source : © Collection J. Marqueyrol Libre de droits
Détails techniques :
Page de garde d'un fascicule de 60 pages de format A4.
Date document : 11 octobre 2017
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Le Teil
Analyse média
Si quelques pages sont issues de recherches sur internet (petit rappel historique, chansons pendant cette période, emblèmes et affiches de propagande...), l'essentiel de cette revue est tiré de témoignages écrits et oraux recueillis par Jacques Marqueyrol.
Certains de ces témoignages sont individuels comme ceux de Marceau Deleuze sur une décennie teilloise 1940-1950, de Jean Flandrin sur un enfant teillois durant la dernière guerre, de Jean Farjon requis du STO par sa fille Lucyle, d'André Cru sur les souvenirs d'un adolescent, de Nané Rouvière sur les cheminots teillois, de Mireille Schmitt sur une émouvante petite histoire belge, de Roger Frachisse.
D'autres sont collectifs et portent sur la vie quotidienne (distractions, école, présence allemande, libération) et ses difficultés de ravitaillement (nourriture, tabac, chaussures, charbon…), de transport (le 21 juin 1940 le génie français fait sauter le pont du Teil afin de retarder l'avancée allemande. Un bac à traille est mis en service sur le Rhône mais, le 21 septembre, il chavire faisant 21 victimes par noyade) sans oublier les alertes aériennes et le repli allemand en août 1944, générant des départs précipités vers des abris ou sur les hauteurs du Teil.
Des articles, déjà publiés dans des numéros précédents de Mémoire du Teil, sont mentionnés et des passages de témoignages marquants de la période 1939-1945 sont reproduits.
Ce travail considérable de collecte de paroles et d'écrits de témoins directs ou indirects (enfants des précédents) pourrait être confronté à d'autres témoignages, à des archives publiques et privées, à des travaux d'autres historiens afin de supprimer quelques erreurs dues aux décennies qui se sont écoulées depuis cette période (fragilité de la mémoire, d'autant plus que les témoins directs étaient jeunes, voire très jeunes dans les années 40) et à l'histoire personnelle de chacun d'eux.
Alain Martinot
Contexte historique
Le Teil est une ville ouvrière de 8 000 habitants dont plus de 1 400 cheminots répartis ainsi en 1942 : 738 agents au dépôt, 600 en gare et 80 au service. Le nombre considérable de cheminots explique la présence de cités SNCF. 1 135 d'entre eux sont adhérents à la CGT en 1939.
Ainsi des cheminots teillois ont pris une part active à la Résistance, « à la bataille du rail », en sabotant le matériel, en changeant ou en enlevant les étiquettes des destinations des wagons d'où des arrestations, des déportations, des exécutions. Une stèle dans la gare rappelle que 20 agents teillois de la SNCF ont payé de leur vie leur combat contre l'Allemagne nazie mais aussi des instituteurs, des syndicalistes....
Le Teil est une ville rouge - comme en témoigne le drapeau rouge qui flotte le 14 juillet 1941 sur le pavillon des apprentis.
Les 13 et 14 octobre 1942, les cheminots teillois font grève, refusant d'aller servir en Allemagne. Toutefois, le PPF et la milice sont bien présents dans la cité. Un de leurs membres est à l'origine de la dénonciation conduisant à l'assassinat, dans la nuit du 13 au 14 juillet 1943, de Lucette Olivier, jeune militante communiste distribuant des tracts.
L'invasion de la zone libre en novembre 1942 conduit des cheminots allemands au dépôt SNCF du Teil ainsi que des feldgendarmes, chargés de surveiller les cheminots français. D'autres Allemands logent à la Maison du peuple, créée en 1937, et le siège de la Kommandantur est situé au château de Joviac.
Le 3 août 1944, des cheminots teillois participent au détournement et à la conduite d'un train de déportés dirigé vers les camps de la mort. 68 déportés sur 71 sont libérés à Annonay grâce à des membres de l'Armée Secrète (AS) de Vanosc, aidés de l'Operational Group (OG) américain Betsy et du corps franc Gérelli.
Entre le 19 et le 22 août, 38 locomotives sont sauvées au moment des bombardements de la région, après avoir été placées à l'abri dans les tunnels d'Aubignas, de Lafarge, d'Aubenas.
D'autres éléments non spécifiques au Teil, ville cheminote, sont par ailleurs traités dans l'ouvrage.
L'auteur
Jacques, Jacky, Marqueyrol, né en 1943, entre à l'École Normale de Privas en 1959. Après quatre années d'études, son premier poste d'instituteur est à La Berthouze, commune de Devesset, avant d'effectuer seize mois de service militaire à Mourmelon. Il reprend sa carrière d'enseignant dans différents villages d'Ardèche (Chambonnas, Saint-Pierre-la-Roche, Meysse) puis obtient en 1970 un poste à l'école du Teil centre, où il termine sa carrière en 1998. À l'écoute de ses élèves, Jacques Marqueyrol a une autorité naturelle fondée sur sa gentillesse, sa bonhomie mais aussi sa fermeté. Il est un membre actif du Sou des Écoles Laïques. Retraité, il s'investit dans des associations sportives du Teil concernant le handball, le cyclotourisme, et culturelles, dont Patrimoine et Traditions pour laquelle il a écrit des articles sur le Rhône, sur Lafarge... et assurer la mise en page ainsi que l'association des amis du musée de la Résistance en Ardèche et de la Déportation dans laquelle il a occupé les postes de trésorier puis de secrétaire.
Personnellement, pour l'avoir côtoyé dans l'association des amis du musée et son comité scientifique, c'était quelqu'un de discret mais d’attentif aux autres, toujours disponible et impliqué, un être attachant.
Selon son ami de longue date Gérard Duny, « Jacky était un homme droit, un homme de parole, un homme de bien, un homme bien ».
Auteur : Alain Martinot
Sources :
La vie des Teillois pendant la 2e Guerre mondiale, 1939-1945, Mémoire du Teil, numéro spécial de Patrimoine et Traditions, Le Teil, 2017, disponible au musée de la Résistance et de la Déportation en Ardèche.
Gérard Duny, Hommage à Jacques Marqueyrol lors de ses obsèques, le 6 novembre 2017.
Jean Louis Issartel, Hommage à Jacques Marqueyrol lors de ses obsèques, le 6 novembre 2017.