Plaque en mémoire de l'instituteur résistant Jean Delalez, école d'Obterre (Indre)
Légende :
Plaque en mémoire de l'instituteur résistant Jean Delalez, responsable des parachutages et atterrissages pour le secteur de Mézières-en-Brenne, déporté à Neuengamme, située sur la façade de l'école d'Obterre (Indre)
Genre : Image
Type : Plaque
Source : © ANACR Indre Droits réservés
Détails techniques :
Montage d'après photographies numériques en couleur.
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre - Obterre
Contexte historique
Jean, Marcel Delalez est né le 8 novembre 1913 à Pagny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle).
Fils unique de Marcel, Frédéric, et de Louise, Eugénie, Meillassoux. Orphelin de guerre, car son père est "Mort pour la France" le 5 septembre 1914 à Courbesseaux (Meurthe-et-Moselle).
Marié à Denise, Marie, Lucienne, Violet ; papa d'une petite Diane âgée de 3 ans en 1945, Jean Delalez exerce le métier d'instituteur à Obterre (Indre).
Il entre à l'Armée Secrète (AS) de l'Indre vers la fin de l'année 1942, avant d'être rattaché au 5e bureau de l'état-major départemental à compter début mai 1943, sous les ordres du commandant Antoine, dit Carpi [également orthographié Carpy].
À ces titres, il est chargé de parachutages (notamment à Luçay-le-Male en janvier 1943, à Obterre en juin 1943), du transport ainsi que du recel d'armes, mais également de l'organisation d'un réseau d'émissions clandestines, du placement des réfractaires et de l'hébergement d'un aviateur américain (juillet 1943) et de la planque d'un poste émetteur en novembre 1943.
Jean Delalez dirigeait, pour le secteur, le groupe Centre des Opérations de Parachutages et d'Atterrissages (COPA), sous le pseudonyme de Charlemagne.
Arrêté à Obterre (Indre) le 26 février 1944 par la Gestapo de Tours, il y est emprisonné, avant d'être envoyé au camp de Royallieu à Compiègne, le 16 mai 1944.
Le 4 juin 1944, il fait partie du convoi de déportés vers le camp de concentration de Neuengamme en Allemagne. Il reçoit le matricule 34711. Il est affecté au Kommando Messap (fabrication de mouvements d'horlogerie pour les bombes à retardement), à l'intérieur du camp. L'évacuation du camp le 28 avril 1944 emmène les déportés vers Lübeck où ils sont entassés dans trois bateaux, bombardés par l'aviation anglaise le 3 mai. Jean Delalez, blessé, ne peut se sauver, et périt dans le naufrage du Thielbeck le même jour.
Il fut homologué lieutenant par la Commission Nationale d'Homologation n ° 11590 du 12/07/1946.
Décoré de La Légion d'Honneur (chevalier), de la Croix de Guerre avec palmes et Médaille de la Résistance. Il laisse derrière lui sa femme Denise et son unique fille Diane.
Reconnu mort pour la France.
Les motifs de la proposition à l'attribution de la Médaille de la Résistance, rédigés par le commandant Trident, chef du service Récupération-Action en R5, le 25 mai 1945, précisent :
« A commencé la Résistance dès juin 1940, en groupant autour de lui de nombreux amis et en hébergeant et camouflant ceux qui étaient poursuivis par la Gestapo. En août 1943, est devenu chef départemental COPA de l'Indre, a monté dans le département une grande partie des terrains de parachutages, ce qui a permis leur utilisation immédiate, d'où ravitaillement des autres départements de la R5.
A su galvaniser ses hommes et tous ceux qui l'approchaient par son allant et sa foi dans la victoire finale.
Arrêté le 26.02.1944, n'a pas parlé malgré de nombreux coups. Modèle de résistant et de Français ayant fait abstraction de sa personne et de ses biens.
Actuellement déporté en Allemagne et sans nouvelle. »
Une variante, signée du commandant Trident à la même date, expose :
« Répondant dès juin 1940 à l'appel du général de Gaulle, a toujours été partisan de la lutte et de la Résistance à outrance.
A groupé autour de lui de nombreux amis et a organisé l'hébergement de ceux qui étaient poursuivis par la Gestapo.
Entré en contact avec (...), le Régional a été appelé immédiatement aux fonctions d'adjoint départemental Libération de l'Indre. A parcouru tout le département à bicyclette, malgré une maladie de cœur qui le faisait profondément souffrir et a ainsi unifié les divers mouvements de Résistance.
S'est occupé de l'hébergement d'aviateurs américains descendus par la FLAK ou la chasse ennemie.
A organisé et entretenu divers maquis dans la région.
Devenu départemental COPA, a montré de magnifiques qualités d'organisateur et d'entraîneur d'hommes.
Arrêté le 26.02.1944 dans sa classe, n'a malgré de nombreux coups, livré aucun dépôt d'armes et aucun agent, ce qui a permis à son successeur de mettre les armes en lieux sûrs, et d'évacuer les officiers parachutés qu'il hébergeait.
Modèle de résistant et de Français ayant absolument fait abstraction de sa personne et de ses biens. »
Auteur : Paulina Brault
Sources :
Dossier individuel du Service Historique de la Défense (SHD- site de Vincennes) : GR 16 P 167510.
Site Internet MémorialGenWeb.