Parachutages et atterrissages, l'armement de la Résistance




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ESPACE PEDAGOGIQUE

Objectif de cet espace : 
permettre aux enseignants d\'aborder plus aisément, avec leurs élèves, l\'exposition virtuelle sur la Résistance dans la Drôme en accompagnant leurs recherches et en proposant des outils d’analyse et de compréhension des contenus.

L'espace d'exposition s'articule autour d'une arborescence à quatre entrées :
- Zone libre et Occupation,
- Résistance,
- Libération et après-libération,
- Mémoire.

Chaque thème est introduit par un texte contextuel court. A partir de là, des documents de tous types (papier, carte, objet, son, film) sont présentés avec leur notice explicative.

La base média peut être aussi utilisée comme ressource pour les enseignants et leurs élèves dans le cadre de travaux collectifs ou individuels, en classe ou à la maison.

Pour l'exposition sur la Résistance dans la Drôme, sont proposés aux enseignants des parcours pédagogiques (collège et lycée), en lien avec les programmes scolaires, utilisant les ressources de l'exposition :

1/ Collège :

Note méthodologique
- Parcours pédagogiques composés de :
     . Fiche 1 : La France vaincue, occupée et libérée,
     . Fiche 2 : Le gouvernement de Vichy, la Révolution nationale et la Collaboration,
     . Fiche 3 : Vivre en France durant l'Occupation,
     . Fiche 4 : La Résistance.

2/ Lycée :

- Note méthodologique
- Parcours pédagogiques composés de :
     . Dossier 1 : L'Etat français (le régime de Vichy),
     . Dossier 2 : Les Juifs dans la Drôme (antisémitisme, persécution, arrestation, déportation, protection),
     . Dossier 3 : Les résistants,
     . Dossier 4 : La Résistance armée,
     . Dossier 5 : La Résistance non armée,
     . Dossier 6 : La vie quotidienne.

Si vous êtes intéressés par ces dossiers, contactez nous : [email protected]

Réalisation des dossiers pédagogiques : Patrick Dorme (CDDP Drôme), Lionel FERRIERE (enseignant Histoire en collège et correspondant du musée de Romans), Michel MAZET (enseignant en lycée et correspondant des archives départementales). 

1. De la déclaration de guerre à l’Armistice, le 22 juin 1940 : Un mois après le début de leur attaque en mai 1940, les Allemands atteignent le nord de la Drôme. L’Armistice arrête les combats sur la rivière Isère. Le nord du département est occupé par les troupes allemandes.
2. De l’Armistice à l’occupation allemande, le 11 novembre 1942 : La Drôme est située en zone non occupée.
3. Du 11 novembre 1942 au 9 septembre 1943 : La Drôme est placée sous administration et occupation italiennes.
4. Du 9 septembre 1943 au 31 août 1944 : l’armée allemande occupe la Drôme ; c’est la période la plus intense pour la lutte contre l’ennemi et le gouvernement de Vichy.


Il s'agit d'une sélection de cartes nationales et locales sur la Résistance. La plupart de ces cartes ont été réalisées par Christophe Clavel et Alain Coustaury. Il s'agit d'une co-édition AERI-AERD tous (droits réservés)


CARTE INTERACTIVE DROME ET VERCORS DROMOIS ET ISEROIS
(Suivez ce lien pour afficher la carte et sélectionnez les points du paysage souhaités pour afficher les fiches correspondantes)


  France de 1940 à 1944
  Départements français sous l’Occupation
  Régions militaires de la Résistance en 1943
  La Drôme, géographie physique
  Esquisse de découpage régional de la Drôme
  Les communes de la Drôme
  Carte des transports en 1939
  Le confluent de la Drôme et du Rhône
  Densité de la population de la Drôme en 1939
  Densité de la population de la Drôme en 1999
  Evolution de la densité de population de la Drôme entre 1939-1999
  L’aérodrome de Montélimar-Ancône
  Aérodrome de Valence - Chabeuil - La Trésorerie
  Les caches des armes et du matériel militaire
  Les terrains de parachutages dans la Drôme
  Bombardements alliés et allemands dans la Drôme
  Immeubles détruits par les Allemands et la Milice
  Emplacement de camps de maquis de 1943 au 5 juin 1944
  Localisation des groupes francs qui ont effectué des sabotages en 1943
  Implantation et actions de la compagnie Pons
  FFI morts au combat ou fusillés
  Plan-de-Baix, Anse, 16 avril 1944
  Géopolitique de la Résistance drômoise en juin-juillet 1944
  Dispositif des zones Nord, Centre, Sud vers le 10 juin 1944
  Combovin, 22 juin 1944
  Vassieux-en-Vercors 21, 22, 23 juillet 1944
  Combat de Gigors 27 juillet 1944
  Le sabotage du pont de Livron
  Carte simplifiée de la bataille de Montélimar du 21 au 24 août 1944
  Carte simplifiée de la bataille de Montélimar du 25 et 26 août 1944
  Carte simplifiée de la bataille de Montélimar du 27 au 29 août 1944
  Carte simplifiée de la bataille de Montélimar du 29 août à 12 heures le 30 août 1944
  Etrangers au département, non juifs, arrêtés dans la Drôme et déportés
  Déportation, arrestations dans la Drôme
  Déportation des Juifs dans la Drôme
  Lieu de naissance de Drômois déportés, arrêtés dans la Drôme et à l’extérieur du département
  Cartes des principaux lieux de mémoire dans la Drôme
  Perceptions de la Résistance drômoise

Publications locales :

Une bibliographie plus détaillée sera accessible dans l’espace « Salle de consultation » du Musée virtuel.

SAUGER Alain, La Drôme, les Drômois et leur département. 1790-1990. La Mirandole. 1995.
GIRAUDIER Vincent, MAURAN Hervé, SAUVAGEON Jean, SERRE Robert, Des Indésirables, les camps d’internement et de travail dans l’Ardèche et la Drôme durant la Seconde Guerre mondiale. Peuple Libre et Notre Temps, Valence, 1999.
FÉDÉRATION DES UNITÉS COMBATTANTES DE LA RÉSISTANCE ET DES FFI DE LA DRÔME, Pour l’amour de la France. Drôme-Vercors. 1940-1944. Peuple Libre, Valence, 1989.
DE LASSUS SAINT-GENIÈS (général), DE SAINT-PRIX, Combats pour le Vercors et la Liberté. Peuple Libre, Valence, 1982.
LA PICIRELLA Joseph. Témoignages sur le Vercors, 14e édition, Lyon, 1994
LADET René, Ils ont refusé de subir. La Résistance en Drôme. Auto-édition. Portes-lès-Valence, 1987.
DREYFUS Paul, Vercors, citadelle de Liberté, Arthaud, Grenoble, 1969.
MARTIN Patrick, La Résistance dans le département de la Drôme, Paris IV Sorbonne, 2002.
SERRE Robert, De la Drôme aux camps de la mort, Peuple Libre et Notre Temps, Valence, 2006.
SUCHON Sandrine, Résistance et Liberté. Dieulefit 1940-1944. Éditions A Die. 1994.
VERGNON Gilles, Le Vercors, histoire et mémoire d’un maquis, L’Atelier, Paris, 2002.

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERD-AERI, 2007.

Ce travail n’aurait pu avoir lieu sans l’aide financière du Conseil général de la Drôme, du Conseil régional de Rhône-Alpes, du Groupe de Recherches, d’Études et de Publications sur l’Histoire de la Drôme (GRÉPHiD) et de l'AERD qui y a affecté une partie des recettes de la vente des dvd-roms, La Résistance dans la Drôme et le Vercors.

L’équipe de la Drôme tient à les remercier ainsi que :
- l’Office départemental des anciens combattants (ONAC),
- la Direction départementale de l’équipement de la Drôme (DDE),
- le Centre départemental de documentation pédagogique de la Drôme, (CDDP),
- le personnel et la direction des Archives départementales de la Drôme, de l’Isère, des Archives communales de Allan, de Crest, de Die, de Grâne, de Montélimar, de Romans-sur-Isère, de Triors, de Saint-Donat-sur-l’Herbasse, de Saint-Uze,
- les Archives fédérales allemandes (Bundesarchiv), le National Archives and Records Administration (NARA), The National Archives (les archives nationales britanniques), Yad Vashem,
- le Musée de la Résistance en Drôme et de la Déportation de Romans, le Musée de la Résistance de Vassieux-en-Vercors, le Mémorial de La Chau, le Musée de Die, le Musée Saint-Vallier, la Médiathèque de Montélimar, le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, le Mémorial Shoah, l’Association des Amis du Musée des blindés de Saumur, le Musée de la Division Texas (USA),
- l’Association Études drômoises, l’Association Mémoire d’Allex, l’Association Sauvegarde du Patrimoine romanais-péageois, l’Association Mémoire de la Drôme, l’Association des Amis d’Emmanuel Mounier, l’Association Patrimoine, Mémoire, Histoire du Pays de Dieulefit, l’Amicale maquis Morvan, la Fédération des Unités Combattantes et des FFI de la Drôme, l’Association nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors.

Mais nos remerciements s’adressent surtout à toutes celles et tous ceux, notamment résistantes, résistants et leurs familles, qui ont accepté de livrer leurs témoignages, de nous confier leurs documents et leurs photographies. Ils sont très nombreux et leurs noms figurent dans cette exposition. Ils s’apercevront au fil de la lecture que leur contribution a été essentielle pour l’équipe qui a travaillé à cette réalisation. Grâce à eux, une documentation inédite a pu être exploitée, permettant la mise en valeur de personnes, d’organisations et de faits jusqu’alors méconnus. Grâce à eux nous avons pu avancer dans la connaissance de la Résistance dans la Drôme et plus largement dans celle d’une histoire de la Drôme sous l’Occupation.
L’étude de cette période et des valeurs portées par la Résistance, liberté, solidarité, justice et progrès social…, nous semble plus que jamais d’actualité.

 

CONCEPTION, RÉALISATION

Maîtres d’ouvrage :
Association pour l’Élaboration d’un Cédérom sur la Résistance dans la Drôme (AERD), en lien avec l'Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI) au niveau national. 

Maîtrise d’ouvrage : Carré multimédia. 

Gestion de projet AERI : Laurence Thibault (directrice) – Laure Bougon (chef de projet) assistée d’Aurélie Pol et de Fabrice Bourrée. 

Groupe de travail : Pierre Balliot, Alain Coustaury, Albert Fié, Jean Sauvageon, Robert Serre, Claude Seyve, Michel Seyve. Patrick Martin et Gilles Vergnon interviennent sur des notices spécifiques. 

Sont associés à ce travail tous ceux qui ont participé à la réalisation du Dvd-rom La Résistance dans la Drôme, et qui par la même, ont contribué à une meilleure connaissance de la Résistance dans le département. 

Groupe pédagogique : Patrick Dorme (CDDP Drôme), Lionel FERRIERE (enseignant Histoire en collège et correspondant du musée de Romans), Michel MAZET (enseignant en lycée et correspondant des archives départementales). 

Cartographie : Christophe Clavel et Alain Coustaury.



Le combat de la Résistance est, jusqu'au moment où elle peut se procurer des armes, un combat d'opposition politique, culturelle, religieuse.

Se procurer des armes devient plus facile au fur et à mesure qu'on se rapproche de la Libération. Mais elles seront toujours insuffisantes en nature, qualité et quantité.

La Drôme n'est pas un théâtre de combats lors des opérations de septembre 1939 à la mi-juin 1940. Les derniers engagements de la campagne de France, juste avant l'armistice, dans le nord du département et sur l'Isère ne laissent guère d'armes sur le terrain. Peu d'entre elles seront récupérées, d'autant qu'à ce moment-là la volonté de continuer le combat armé est quasiment absente, sauf pour un petit nombre de militaires. Sitôt après la défaite, le réseau Camouflage du matériel (CDM) peut dissimuler quelques armes qui seront, pour la plupart, récupérées par les Italiens fin 1942.

Le département n'a pas de grands arsenaux, source possible d'armes pour les Résistants. Bourg-lès-Valence possède, en 1940, une cartoucherie qui sera souvent « visitée » par la Résistance, notamment en décembre 1943. C'est avec les premiers parachutages d'armement léger de septembre 1943 que les Alliés fournissent de quoi mener des actions de guérilla aux maquisards drômois. Mais aucun armement lourd n'est parachuté. Ces parachutages s'intensifient aux moments des débarquements des 6 juin et 15 août 1944, et les FFI, notamment ceux du Vercors, seront, en partie, équipés d'armes individuelles pour les combats de la Libération.




                                                   Airdrops and landings, the armament of the Resistance

The struggle of the Resistance, until it is able to obtain weapons, is a battle of political, cultural and religious opposition.

Obtaining weapons becomes easier with the approach of the Libération. But they are always inadequate in kind, quality, and quantity.

Drôme is not in the theatre of combat operations from September 1939 until mid-June 1940. The latest campaign commitments in France, just before the armistice in the north of Isère, leave no weapons on the ground. Few of them will be recovered, especially because at the time the armed struggle continuance is almost absent except for a small number of soldiers. Immediately following the defeat, the CDM, (Camouflage du matériel), conceals weapons that the Italians will recover by late 1942.

The district of Drôme does not have large arsenals, potential sources of weapons for the Resistance. Bourg-lès-Valence held in 1940, a cartridge that is often "visited" by the Resistance, particularly in December 1943. With the first airdrops of small arms in September 1943, the Allies provide enough to lead maquisards into action in Drôme. But no heavy weaponry is dropped. These airdrops intensify at the times of landing on June 6 and August 15, 1944 and the FFI, (Forces françaises de l'intérieur), including those of Vercors are partially equipped with personal weapons for fighting for the Libération.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur : Alain Coustaury
Source : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.


 

Parachutage du 14 juillet 1944 à Vassieux-en-Vercors



  • Médias liés
  • Contexte historique
  • Analyse média

Terrains de parachutage dans la Drôme

Parachutage et littérature

Le parachutage du 14 juillet à Vassieux-en-Vercors s'inscrit dans une vaste opération dont le nom de code est « Cadillac ».

Le premier parachutage sur le Vercors est réalisé le 13 novembre 1943 sur la clairière d'Arbounouse. D'autres parachutages nocturnes ont lieu le 10 mars 1944 sur le terrain « Gabin » de Vassieux-en-Vercors, le 16 mars sur « Coupe-papier » entre Saint-Martin et Saint Julien-en-Vercors, le 9 avril à Vassieux, le 26 mai à Combovin. Après le 6 juin, l'afflux de résistants dans le Vercors nécessite, pour les armer, des parachutages massifs. Le SAP (Service des atterrissages et des parachutages) est basé à La Britière, commune de Saint-Agnan-en-Vercors. Il est dirigé par Robert Bennes (« Bob »). Le SAP disposait de 7 terrains de parachutage, le plus important étant celui de Vassieux, « Taille-crayon ». Il était qualifié Arma-Homo, c'est-à-dire qu'il pouvait recevoir des armes et des personnes. Disposant d'équipes de réception permanentes, il pouvait réceptionner des parachutages sans avertissement préalable. Ce terrain était épaulé par celui de Rayon dans la clairière de la Maye, à l'Oscence, à l'ouest de La Chapelle-en-Vercors.

Les parachutages se multiplient : 13 juin sur Sous-main à Méaudre, 14 juin sur Rayon. Le 29 juin, 4 officiers de la mission Eucalyptus et un groupe opérationnel (OG) de 14 membres atterrissent à Vassieux. Le 7 juillet, Jean Tournissa (« Paquebot ») et son équipe sont parachutés pour préparer une piste d'atterrissage à Vassieux.

Tous ces parachutages, nocturnes ne mettent en action que quelques appareils et sont insuffisants pour armer un nombre sans cesse croissant de résistants. Les responsables militaires étaient conscients de ce problème, notamment Henri Ziegler, chef d'état-major des FFI. De plus, la Royal Air Force manquait d'avions et n'était pas favorable à des parachutages diurnes. Henri Ziegler se tourna vers l'USAAF. La 8ème Air Force, sous les ordres du général Kinner accepta de réaliser ces missions qui nécessitaient un vol diurne à basse altitude et une forte protection par les avions de chasse.

Le 25 juin, la première opération de ce type, codée « Zébra », mit en œuvre 180 B17 forteresses volantes qui ravitaillèrent les maquis de l'Ain, du Jura, de la Haute-Vienne et du Vercors. 432 containers furent récupérés sur le terrain de la Maye, clairière de l'Oscence à l'ouest de La Chapelle. Mais aucune arme lourde, notamment à tir courbe, ne fut parachutée malgré la demande de l'état-major du Vercors.

Le parachutage le plus important et le plus spectaculaire fut celui du 14 juillet 1944. Codé « Cadillac », il devait approvisionner en priorité le Vercors mais aussi les maquis de la Saône-et-Loire, du Cantal, du Lot, de la Corrèze et de la Haute-Vienne.

L'opération est confiée, comme précédemment, à la 3ème division de bombardement de la 8ème Air Force. 349 B17 étaient préparés, 320 l'effectuèrent. Ils étaient escortés par 550 avions de chasse, soit P51 Mustang, soit P47 Thunderbolt. Chaque B17 transporte 12 containers d'armes et de munitions et plusieurs paquets. On est loin des quelques Lancaster ou Halifax de la RAF qui, en pleine nuit, sans escorte, à base altitude, parachutaient une dizaine de containers.

L'armada décolla du sud de l'Angleterre à 5 heures (heure locale), c'est-à- dire à 7 heures, heure française. Après s'être regroupés, les avions se dirigèrent vers Blois où ils se séparèrent. Le retour à la base était prévu vers 14 heures 30.

Une opération d'une telle importance avait nécessité la coordination entre le quartier général, la délégation militaire FFI de Londres et les responsables du SAP en France. Paul Rivière (« Marquis »), chef des opérations en zone sud, avait été informé que l'opération devait se dérouler après le 12 juillet, si les conditions atmosphériques étaient favorables. L'ordre d'exécution a été donné le 10 juillet, le terrain « Taille-crayon » choisi car facile à dégager.

Robert Bennes (« Bob »), après avoir reçu des consignes précises, disposait d'une radio S-Phone pour guider les escadrilles. Le 13 juillet, à la Britière (Saint-Agnan-en-Vercors), Jean Cendral (« Lombard ») reçoit de Londres le nombre de containers qui doivent être parachutés. La liaison radio entre Londres et Vassieux nécessite l'installation d'une radio sur le terrain même. C'est Mario Montefusco (« Argentin ») qui l'installe tôt le matin. Le guidage par S Phone st assuré par Maurice Mercier, adjoint de Montefusco. À la Britière, Pierre Lassalle est également en liaison avec Londres. On peut constater l'importance du système de communications par radio.

Dans la nuit du 13 juillet, 10 Halifax de la RAF avaient largué des containers qui sont récupérés pendant que se réalise la mise en place de la réception des B17.

À l'aube le terrain est prêt, les feux de bois sont allumés. Ils dessinent un triangle de 200 mètres de côté et sont visibles à une dizaine de kilomètres. Les véhicules chargés de récupérer les containers sont garés dans le village de Vassieux, le terrain est protégé par une compagnie de chasseurs alpins.

Tous ces préparatifs n'étaient pas passés inaperçus des Résistants, de la population locale et … des Allemands. À cela, s'ajoutaient ceux de la fête nationale du 14 juillet. Des cérémonies, des défilés militaires, étaient prévus, notamment à Die. D'importantes personnalités de la Résistance y étaient attendues, en particulier Yves Farge, Commissaire de la République. La crainte d'une intervention de l'aviation allemande était d'autant plus forte que, dès le 13, Vassieux avait été bombardé et que la Lugftwaffe était basée à quelques kilomètres, sur l'aérodrome de Valence-Chabeuil-La Trésorerie. On peut donc imaginer l'ambiance qui régnait autour de « Taille-crayon ».

La vague de B17G, escortée de P51 Mustang, apparut vers 9 heures 45. La première unité de 36 appareils qui se présente est le 94e groupe de bombardement de la 3e division de bombardement. Le navigateur de cette formation est Henri Ziegler. Après avoir décrit un cercle en passant sur Valence (on peut imaginer la réaction des Allemands basés à Valence-Chabeuil-La Trésorerie !), les avions perdent de l'altitude et se présentent à 500 pieds (environ 150 mètres) de hauteur sur « Taille-crayon ». Chaque appareil largue une douzaine de containers. Le passage dure une demi-heure, les avions en formation en ligne de 6. Du fait de la faible hauteur de largage, les containers sont peu dispersés. Se présente ensuite le 100ème groupe de bombardement de la 3e division de bombardement. Le lieutenant Jean Vallière en est le navigateur, commandé par le colonel Benett. Ce groupe avait la particularité d'avoir été rallié par un B17 égaré, chargé de bombes qu'il ne largua pas, comprenant que l'opération était un parachutage !

Vers 10 heures 30, le parachutage est terminé, les véhicules s'avancent pour le ramassage des containers et des colis. Il semblerait que, parmi ces derniers, il y en ait eu un qui portait un ruban tricolore. Le largage avec des parachutes tricolores serait une légende.

Ayant décollé de l'aérodrome de Valence-Chabeuil-La Trésorerie, des Messerchmitt 109 essayèrent d'intercepter les bombardiers. Ils furent pris à partie par la chasse de protection et trois avions allemands furent abattus. La recherche des pilotes par leurs compatriotes, eut pour conséquence l'exécution de 5 civils à Châteauneuf-de-Galaure.

L'ensemble des B17 rentra sans encombre en Angleterre.

À peine les appareils de l'USAAF ont-ils disparu, que 2 chasseurs-bombardiers allemands Fw 190 plongent sur « Taille-crayon » et mitraillent les véhicules et les Résistants. Il y a des morts et des blessés. Un court répit permet leur évacuation vers l'hôpital de Saint-Martin-Vercors et l'organisation d'une résistance. Mais cette dernière est peu efficace par manque d'artillerie antiaérienne. Les avions allemands reviennent et bombardent le terrain et Vassieux ; ils larguent des cylindres d'où s'échappent de nombreuses grenades. Vassieux est isolé. Le bombardement dure jusqu'à 17 heures. Vassieux est en flammes. La village voisin de La Chapelle subit le même sort. Les avions allemands, basés à moins de 30 km, pouvaient faire de nombreuses rotations et intervenir quelques minutes seulement après leur décollage.

Le bilan de l'opération est contrasté. Les deux parachutages, celui du 25 juin et celui du 14 juillet pouvaient permettre l'équipement de 3 000 maquisards. Cela représente 5 fois celui qui a été parachuté de décembre 1943 à juillet 1944. Les parachutages de jour, très spectaculaires par le nombre d'avions engagés, relevaient le moral des Résistants. Pour beaucoup, ils annonçaient de nouveaux renforts en matériel et surtout en hommes. La Résistance se sentait reconnue et soutenue. Pour les équipages des avions, le survol à basse altitude du sol, permettait de voir réellement ceux qu'ils secouraient.

L'aspect négatif de ce type d'opération était la rapide réaction allemande. Bien visibles, les bombardiers pouvaient être une cible intéressante. Il est vrai que ce ne fut pas le cas à Vassieux où une forte escorte protégea les B17. Mais, une fois les avions de l'USAAF partis, le Luftwaffe put sans aucune opposition mitrailler et bombarder Vassieux et « Taille-crayon ». Une bonne préparation de l'opération nécessitait le bombardement de l'aérodrome de Valence-Chabeuil-La Trésorerie, bombardement instamment réclamé par les chefs du Vercors. De grands espoirs sont nés le 14 juillet dans l'attente d'autres parachutages. Ils furent déçus et l'attaque générale du Vercors le 21 juillet ne fit qu'augmenter les regrets et une rancœur, aggravés par le bombardement tardif de l'aérodrome le 24 juillet, alors que la Résistance était écrasée dès le 23 et que l'ordre de dispersion avait été donné. Le 21 juillet vingt planeurs allemands déposèrent 200 soldats d'élite près de « Taille-crayon » et contribuèrent à écraser la Résistance.

« Cadillac » est le type même d'opération militaire de grande envergure, montée avec les moyens gigantesques de l'US Army et de l'USAAF. Tout était parfaitement programmé, minuté. Mais les particularités politico – militaires de la Résistance dans le Vercors ne semblent pas avoir été prises en compte dans toute leur complexité. Même si les B17 ne pouvaient larguer des pièces d'artillerie moyenne, la déception des Résistants est grande de ne pas recevoir des mortiers, à tir courbe, absolument nécessaires dans le combat de montagne, le Vercors n'étant pas un plateau. Pour toutes ces raisons, le spectaculaire et puissant parachutage du 14 juillet, apogée de l'aide à la Résistance du Vercors, a laissé un souvenir empreint d'amertume pour de nombreux Résistants. Sa mémoire n'est pas particulièrement commémorée, même si des aviateurs de l'USAAF qui y ont participé sont revenus sur les lieux de « Taille-crayon ». Ce dernier n'est pas mentionné comme lieu de mémoire. Aucun panneau n'indique sa position et sa fonction.


Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Le 14 juillet 1944, un important parachutage diurne est effectué sur le territoire de Vassieux-en-Vercors. Résistants et civils regardent tomber les parachutes sur le terrain Taille-crayon. On reconnaît dans l'inflexion de la ligne de crête, le col de La Chau. Le sommet le plus élevé est celui de Grand-Côte qui culmine à 1546 mètres.

La photographie est d'une médiocre qualité. Elle a l'avantage de montrer les parachutes lors de leur descente et de situer sans contestation possible le lieu de l’opération. Car, souvent, des photos utilisées pour traiter le sujet ont été prises hors du Vercors.


Auteurs : Alain Coustaury

Titre : Parachutage du 14 juillet 1944 à Vassieux-en-Vercors

Légende :

résistants et civils regardent tomber les parachutes sur le terrain Taille-crayon.

Genre : Image     Type : Parachutage

Producteur : Inconnu

Source :

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc.


Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Vassieux-en-Vercors