Télégramme demandant des renseignements sur Jean Prévost, 11 septembre 1944

Pour en savoir plus : 

La compagnie civile Jean Prévost, dite "Goderville" (J. Jullien, G. Giraud et P. Huet)

Observations sur les pertes par commune (D. Croibier-Muscat)

Transcription :

« Date : 11 septembre 1944

Pouvez-vous nous donner renseignement sur Jean Prévost [et non Revost*], annoncé fusillé, top.

Notre sept huit du un septembre, top.

S'agit-il du journaliste et romancier qui se trouvait dans le Vercors sous pseudo non connu ici, top.

Volume peut peut-être vous informer, top. »

* "CCS : First line, second last word, should be Prévost".

Au début de l'attaque allemande sur le Vercors, Paul Leistenschneider, Carré, y effectue, à la demande des services de Londres, une courte mission de renseignement, avant de retrouver, à Lyon, un état-major régional décimé par les arrestations. Le chef militaire régional ayant été arrêté le 10 juin 1944, P. Leistenschneider contribue, jusqu'à son remplacement, à la ferme direction des opérations.

Volume désigne Adrien Conus, parachuté dans le cadre de la mission Eucalyptus (29 juin - 7 octobre 1944), auquel le commandant militaire François Huet, Hervieux, a confié la mission de rejoindre l'Oisans et d'y établir des contacts durables avec Alain Le Ray. Plus tard, Adrien Conus sera fait Compagnon de la Libération.

Il est intéressant de noter qu'à la date du télégramme, presque un mois et demi après la mort de Jean Prévost, le fait n'ait pas été signalé. On notera aussi la "rumeur" autour de sa fusillade.
Jean Prévost est tombé au pont Charvet sous les balles allemandes, le 1er août 1944, avec quatre de ses camarades : André Jullien du Breuil, Afred Leizer, Charles Loysel et Jean Veyrat.

Le dépouillement des journaux dauphinois de l'époque montre le nombre d'avis de recherche de disparus par les familles, mais aussi les annonces de décès (voir l'album lié).

Auteur : Paulina Brault

Sources :

Les Allobroges, 8 septembre 1944 - archives Alain Raffin.