L’itinéraire de Gilberto Bosques, jalonné par ses combats, commence au cœur de la révolution mexicaine. Il se destinait à être instituteur mais il interrompt ses études pour participer à la lutte armée au nom de la justice et pour la dignité d’un peuple dont les droits à la terre, à l’éducation, à la libre expression sont bafoués en se lançant dans la Révolution mexicaine. Puis il prend part au combat politique comme député et comme journaliste. Si la plume remplace le fusil, son engagement reste le même.
Quand le président Lázaro Cárdenas lui propose d’intégrer le corps diplomatique mexicain et de le nommer consul général à Paris à partir du 1er janvier 1939, Gilberto Bosques sait qu’il va être confronté aux agressions totalitaires qui dévastent l’Espagne et menacent de se propager en Europe. Dès sa prise de fonction, il entreprend de venir en aide aux centaines de milliers de républicains espagnols qui ayant passé la frontière pour fuir la répression franquiste sont parqués dans des camps d’internement par un gouvernement français qui renâcle à accueillir cette masse de réfugiés, ces « rouges » espagnols suspectés d’inoculer le vers révolutionnaire dans le fruit de la vieille république libérale.
À Paris, puis à Marseille et Vichy après la défaite et pendant l’Occupation, les diplomates mexicains consacrent tous leurs efforts à aider les réfugiés.
Gilberto Bosques utilise la diplomatie comme un outil efficace pour porter secours à tous les « indésirables » : républicains espagnols, antifascistes allemands, autrichiens, hongrois, italiens, yougoslaves, juifs de la diaspora européenne, tous persécutés par la police, les militaires et les agents de renseignements français, allemands et espagnols.