Seulement 2 % des Français s'engagèrent activement dans la Résistance, et seulement 6 % dans une collaboration volontariste et fanatique. Mais comment agirent les neuf autres Français sur dix ? Qui furent ces collaborateurs, hommes de pouvoir ou simples anonymes souvent délateurs ? La réalité est complexe, et encore en partie taboue. Entre la collaboration d'Etat orchestrée par Vichy et les groupuscules fascistes, il y a un monde.
Des collaborations, il en existe de multiples : dans les alcôves, dans les lettres de dénonciation anonymes, dans les partis politiques, à la Milice, dans la Légion, à la LVF bien sûr, mais aussi chez les nouveaux fonctionnaires embauchés par le régime. Les faits sont là : la collaboration a été massivement pratiquée en France, au moins jusqu'en 1942. Philippe Valode, spécialiste de la période, dépeint cette France à la fois lâche et généreuse, passive et active, et décrit en détail les différents modes de la collaboration dans ce livre ambitieux qui s'appuie sur plusieurs années de recherches.