À l’occasion du 70e anniversaire de Libération de Paris, l’historien Christian Chevandier nous propose de découvrir le rôle prépondérant et pourtant méconnu qu’ont joué les policiers pendant la semaine d’insurrection.
Un rôle prépondérant ?
A la veille de l’insurrection, les policiers parisiens se mettent en grève contre l’occupant ; le mouvement est suivi à près de 100%, envoyant ainsi un signal fort aux résistants. Durant les combats, les policiers apportent en nombre leur savoir faire professionnel et leurs armes aux insurgés et font de la Préfecture de police le centre névralgique de l’insurrection. C’est d’ailleurs à la Préfecture que de Gaulle se rend le 25 août pour leur rendre hommage avant même de rejoindre l’Hôtel de Ville.
Un basculement opportuniste ?
Si ce basculement peut paraître soudain, cette police aux ordres de Vichy, qui a participé aux rafles et aux arrestations jusqu’en juillet 44, est en fait tiraillée depuis longtemps entre son devoir d’obéissance et ses doutes sur la nature des tâches à accomplir, lasse d’être en rupture avec une population avec laquelle elle s’identifie pleinement et qui ne comprend plus son allégeance à Vichy.
Qui sont ces hommes ?
Pour la première fois à partir d’ une étude exhaustive du parcours individuel des 152 policiers morts lors des combats, l’auteur dresse le portrait sociologique, démographique et politique de ces représentants de l’ordre ralliés à la Résistance.
Pourquoi cet oubli ?
Associés dans la mémoire collective à la politique répressive de l’occupant, ces policiers insurgés ont été longtemps oubliés dans les ouvrage consacrés à la Libération de Paris : aucune rue ne porte le nom de l’un d’entre eux. Rejetant les légendes, noire ou dorée, qui ont fait de tous les policiers des collabos ou des résistants, l’auteur nous propose une nouvelle lecture riche, complexe et nuancée des événements qui ont précipité la libération de Paris.