De 1939 à 1945, dans l’Europe en guerre, comme chaque ville, chaque partie du territoire, Narbonne est affectée dans son fonctionnement institutionnel, économique et humain. Carrefour sur l’axe ferroviaire qui mène à l’Espagne, la ville est située sur une voie de communication qui sera l’objet de toutes les surveillances pendant l’Occupation. Ville littorale, Narbonne devient place stratégique après l’envahissement de la zone « libre » par les Allemands le 11 novembre 1942, suite au débarquement allié en Afrique du Nord trois jours plus tôt. Narbonne restera occupée jusqu’à la Libération de la ville, le 19 août 1944. Gilbert Gaudin raconte dans cet ouvrage ce que fut, au cours des différentes périodes de la guerre, le quotidien des Narbonnais et des habitants des communes alentours (car les échanges avec la campagne environnante, nourricière et refuge, étaient constants) : la mobilisation, les prisonniers de guerre, les difficultés de ravitaillement, l’installation de la Milice, l’invasion par l’armée allemande, le STO, les premières actions de résistance, les premières arrestations, l’évacuation de la population de la zone côtière, la Libération… Cette période de l’histoire de Narbonne et de sa région restait à écrire ; Gilbert Gaudin nous la restitue au plus près de la réalité, interrogeant les sources des Archives municipales de Narbonne comme celles des Archives départementales de l’Aude, puisant dans les témoignages directs qui nous sont parvenus.