Une « guerre pour la civilisation » germanique et pour l’Europe blanche : c’est ainsi que les nazis présentaient leur entreprise, qui avait également une dimension de revanche sur la Première Guerre mondiale et sur la « honte noire » infligée par les Français. En effet, depuis les années 1920, racistes et xénophobes allemands ne décoléraient pas : la France avait osé faire occuper le territoire de l’Allemagne par des soldats noirs, issus des troupes coloniales, et les nazis furent les plus virulents à le dénoncer. Lors de la campagne de France, en mai-juin 1940, environ trois mille de ces soldats coloniaux furent en conséquence assassinés, en dehors de toute action de combat, par des unités militaires allemandes, le plus souvent issues de la Wehrmacht, parfois de la Waffen-SS. Ce livre revient sur ces événements, sur leur contexte historique et idéologique, sur le mépris du droit international affiché par l’Allemagne nazie et sur le sort des soldats coloniaux qui échappèrent à la mort et partirent en captivité.