Après avoir participé à la libération du sud-ouest, les maquisards alsaciens et les lorrains forment la Brigade Alsace-Lorraine, en septembre 1944, à Toulouse, avec pour objectif de rejoindre l'armée française du général de Lattre de Tassigny et participer ainsi aux combats de libération de l'Alsace. Ils sont rejoints par d'autres combattants alsaciens et lorrains venant du pays de Savoie et de Franche-Comté. Le colonel Berger - alias André Malraux - fut choisi pour commander cette unité, entouré du lieutenant-colonel Pierre Jacquot et de son ami, l'écrivain André Chamson. Dès la fin septembre, dans les Vosges, ses Soldats de l'an II avec leur « équipement de clochards, leur inexpérience de maquisards et leur armement de bazar », résistent aux assauts violents et meurtriers d'un ennemi suréquipé et fanatisé, puis contre attaquent avec succès. En novembre, cette « Splendide unité FFI », prend d'assaut le bourg fortifié de Ballersdorf, puis investit le bastion de Dannemarie, disloquant ainsi le verrou défensif allemand du Sundgau. Appelée sur Strasbourg, la Brigade Alsace-Lorraine participe, en janvier 1945, à la défense sud de la ville, à nouveau menacée par une double offensive allemande. Ses combattants courageux et frondeurs, chapardeurs à leurs heures et héroïques, formèrent une unité hors norme. C'étaient des hommes du Non, non à l'annexion de leurs provinces, à leur germanisation et nazification à outrance, dont la force morale intransigeante s'inscrivait dans une fraternité de combat. Sous le commandement charismatique de leur chef, s'établirent une mystique supérieure et une dimension spirituelle, qui engageaient chacun à se libérer soi-même en libérant le sol natal et ses frères enchaînés. « Voici l'étoffe des ombres et des lumières de ces rêveurs diurnes et la soie de leur légende. Voici leur aventure, héroïque mais humble, singulière et exemplaire ».