Lucie Hébert, « Des déportés aux marges de la mémoire collective : les communistes arrêtés durant le pacte germano-soviétique » dans Histoire documentaire du communisme, Jean Vigreux et Romain Ducoulombier [dir.], Territoires contemporains - nouvelle série [en ligne], 3 mars 2017, n° 7
Parmi les communistes déportés dans les prisons et les camps de concentration du Reich, certains ont été arrêtés durant le pacte germano-soviétique, c'est-à-dire avant que le parti communiste clandestin ne s'engage dans la lutte armée contre l'occupant. Le cas de ces déportés étant peu connu, on peut s'interroger sur la reconnaissance qu'ils ont obtenue après-guerre. L'étude des statuts de déporté qui leur sont attribués dévoile le décalage entre les déportés et leur famille qui tendent à demander le statut de déporté résistant et les pouvoirs publics qui tendent à leur attribuer celui de déporté politique. Le statut de déporté résistant est attribué selon un cadre législatif restreint mais aussi selon un distinguo entre activité résistante et activité politique qui repose sur une définition partielle et partisane de la Résistance. Si des déportés, des familles crient à l'anticommunisme, certaines demandes et certaines attestations de résistance sont toutefois discutables.