Avec cette étude nourrie d’archives inédites, François Rouquet signe une histoire radicalement nouvelle de l’épuration, enfin racontée à « hauteur d’homme ». L’histoire d’une désignation collective, marquée de larmes, parfois de sang, dont les conséquences sur la société française furent immenses. Car le « châtiment des traîtres » a concerné tout le corps social, marqué du sceau d’infamie des dizaines de milliers de personnes, entraînant autant de drames intimes à l’échelle de la famille, du village, de l’administration. C’est en analysant l’épuration des petits et grands agents de l’État, instituteurs, postiers, chefs de bureau, commis, ingénieurs, administrateurs, ministres, que François Rouquet fait revivre cet envers tragique de la Libération.
Femmes tondues pour avoir entretenu des relations intimes avec l’occupant, profiteurs du marché noir, délateurs, membres de la Milice, travailleurs volontaires en Allemagne, Alsaciens, mais aussi victimes de la rumeur publique et des vengeances personnelles : l’épuration des fonctionnaires offre un condensé saisissant des convulsions qui agitent la société française au sortir de la Seconde Guerre mondiale.