Le destin des juifs hospitalisés en psychiatrie en Europe occupée pendant la Deuxième Guerre mondiale est indissociable du sort général des handicapés et des malades mentaux planifié par le régime nazi. Mais plus spécifiquement, les juifs vont se trouver à la confluence de l’eugénisme, de l’antijudaïsme chrétien et de la folie raciste et antisémite nazie. En France, la surmortalité dans les hôpitaux psychiatriques pendant l’Occupation est sidérante. Elle est estimée entre quarante- cinq et cinquante mille malades mentaux hospitalisés. Les malades mentaux juifs ne forment pas une catégorie particulière et sont donc rarement mentionnés en tant que tels – sauf sur leur dossier médical où peut-être inscrit : juif ou Israélite. Dans le cadre de cette recherche, nous nous focaliserons sur les pays occupés en Europe et pour la France, nous nous centrerons davantage sur un hôpital psychiatrique de la région parisienne et sur un hôpital de la région Centre à proximité des camps d’internement du Loiret.