Denise Bardet était institutrice à Oradour-sur-Glane. Le 10 juin 1944 - elle devait fêter ce jour-là ses vingt-quatre ans - sa vie s'arrêta comme celle de ses élèves et des six cent quarante-deux victimes du massacre. Le lendemain, dans les ruines de l'église du village martyr, on découvrit son corps calciné, appuyé contre la marche d'un autel, les bras refermés sur le cadavre d'une petite fille. Son frère Camille et sa mère Louise retrouvèrent quelque temps plus tard dans la maison familiale, située à trois kilomètres du bourg détruit, quelques cahiers et carnets couverts de l'écriture de Denise. Avec une farouche indépendance d'esprit et une culture étonnante dans ce contexte rural, la jeune femme se livrait à eux comme à " un confident ". Elle leur racontait son métier, ses petits bonheurs instinctifs, son approche très sensuelle de la nature, ses émotions littéraires, ses interrogations philosophiques, ses élans vers un humanisme plus éclairé. Elle s'inquiétait ainsi, de manière prémonitoire, du danger que l'hitlérisme - qu'elle refusait d'assimiler à l'Allemagne - faisait peser sur l'humanité... . Edition placée sous la direction de son neveu Jean Barde. [réédition]