Stéphane Simonnet 6 juin 1944. On l’oublie trop souvent, cent soixante-dix-sept jeunes volontaires, avec à leur tête le commandant Kieffer, sont les premiers et les seuls français à fouler les plages de Normandie. Rattachés à la première brigade spéciale britannique, ses hommes entraînés durement depuis des mois en Grande-Bretagne s’emparent du casino et du port de Ouistreham. Ces « Frenchies » font la jonction avec les parachutistes britanniques à Pegasus Bridge, fait d’armes immortalisé par le fi lm Le Jour le plus long.
Si cette troupe de choc est célèbre, on connaît moins l’homme qui lui a donné son nom. Rien ne le prédestine à devenir militaire à 42 ans. Né à Port-au-Prince à Haïti, de père alsacien et de mère haïtienne, il est banquier, marié et a deux enfants. Le 1er juillet 1940, il rejoint les forces navales françaises libres en Angleterre. Sa vie bascule. Il y découvre les méthodes et les succès des commandos britanniques. Dès le printemps 1942, il rassemble sous ses ordres une vingtaine de volontaires dans les environs de Portsmouth pour fonder une unité française. Loin de la légende, on découvre, à travers un récit haletant, la trajectoire incroyable d’un « civil en uniforme », militaire atypique, un brin marginal, et véritable héros du D-Day.