Avec la mise en ligne du fonds d’archives Max Fischer, s’écrit une page de l’histoire du maquis Ventoux de 1942 à 1944.
Les historiens de la seconde guerre mondiale se réjouiront de la sauvegarde et de la remise aux archives départementales de Vaucluse du fonds d’archives d’un des chefs du maquis Ventoux, Max Fischer. Avocat à Paris avant et après la guerre, Maxime Fischer dit Max Fischer, organisa dès fin 1942 la résistance vauclusienne avec son ami le colonel Philippe Beyne, un vétéran de la première guerre devenu percepteur à Sault. Leur « armée de l’ombre », formée d’opposants au régime de Vichy et aux nazis, et de bon nombre de réfractaires au STO (Service du travail obligatoire), constitua « le maquis Ventoux », aux confins de la Drôme, de Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence, qui mena attaques, actions de sabotage et opérations contre l’occupant, en 1943 et 1944.
« La résistance est la chose la pire et la plus merveilleuse que j’ai jamais connue » a pu dire ce héros de la Résistance, décoré de la Légion d’honneur et de la médaille de la Résistance avec rosette. Le pire fut certainement atteint avec les exécutions sommaires de maquisards, tout particulièrement les 35 victimes du camp d’Izon-la-Bruisse en février 1944. Le meilleur fut cette solidarité entre les soldats – hommes et femmes – de la Résistance, qui perdura après la guerre, et dont le fonds d’archives Max Fischer se fait largement l’écho.
Si les documents datant de la guerre sont relativement peu nombreux dans ce fonds, ce qui s’explique pour un mouvement qui vivait dans la clandestinité, en revanche nombreux sont, à partir de 1945, les témoignages d’anciens résistants constitués de courriers, de récits, d’éléments autobiographiques. La correspondance et les dossiers de l’avocat parisien d’après-guerre ont conservé les traces d’un fort réseau d’entraide et d’amitié entre Fischer et ses anciens compagnons d’armes : demandes d’interventions, propositions de distinctions honorifiques, défense des droits des anciens combattants de la Résistance, action au sein des comités et des associations d’anciens résistants, participation aux commémorations et journées du souvenir marquent ces dossiers de la période 1945 à 1970. Il est dommage que les archives des trente dernières années de la vie de Max Fischer, décédé en 2007, sans doute davantage représentatives du souci de la transmission de l’exemple de la Résistance aux jeunes générations par des conférences et des écrits, n’aient pas été conservées.
Dans le fonds Max Fischer figurent également les archives du colonel Philippe Beyne, son grand ami, qui dirigea le maquis Ventoux comme chef départemental du maquis puis chef des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) et qui occupa la première place dans les associations et le souvenir de la Résistance en Vaucluse ; à sa mort en 1967, sa veuve avait remis à Max Fischer les papiers du maquis Ventoux, également représentatifs du combat dans les années 1950 en vue de la reconnaissance du statut des anciens combattants et résistants.