Découvrez la Résistance 1940-1945
La Résistance désigne l’action collective d’hommes et de femmes qui, entre 1940 et 1945, se sont organisés pour agir contre l’occupation de la France par l’Allemagne nazie.
Par rapport à d’autres pays d’Europe occupés par Hitler, son développement a été handicapé par une situation exceptionnelle: la défaite militaire, d’une rapidité inouïe, a laissé les élites républicaines désemparées. Elles s’en sont remises au Maréchal Pétain pour signer l’armistice et l’ont laissé libre de créer un Etat autoritaire et rapidement engagé dans la collaboration avec l’Allemagne.
Les résistants ont donc été doublement hors la loi, pour l’Etat français (Vichy) et pour l’occupant, en métropole comme dans l’Empire où le général de Gaulle crée une résistance extérieure (la « France libre ») avec l’appui des Anglais.
De ce fait, les résistants ont d’abord dû lutter pour rompre leur isolement, d’autant qu’après l’armistice la France était éclatée en multiples zones.
La contre-propagande a été la première arme des Français libres grâce à la radio anglaise, et des premiers résistants de métropole à travers des tracts et journaux clandestins. Tous fustigeaient le poids de l’occupation et la collaboration de l’Etat français ; la dénonciation de l’idéologie nazie et du caractère anti-républicain de Vichy s’est généralisée progressivement. Certains groupes ont réussi à transmettre des renseignements aux Alliés ou exfiltrer des personnes recherchées : prisonniers de guerre, aviateurs, plus tard des juifs persécutés.
La lutte armée (sabotages, guérilla urbaine), commencée en 1941, ne s’est étendue aux campagnes que deux ans plus tard avec la création des maquis. Elle a explosé après le débarquement allié du 6 juin 1944, avec l’armement massif de la Résistance.
Le premier accomplissement des résistants a été de contribuer au discrédit de Vichy dans l’opinion, amorcé très tôt et devenu total à partir de l’envoi des jeunes pour travailler en Allemagne (1943).
Le deuxième a été de faire d’une poussière de groupes isolés des organisations couvrant progressivement tout le territoire et qui sont réellement devenues en 1943 « la Résistance », dotée d’un organe unifié (le Conseil national de la Résistance), étroitement unie à la France libre avec le même chef (Charles de Gaulle) et une organisation commune en métropole équivalant à un véritable Etat clandestin.
Cette double réussite a préparé la suivante : la Libération du territoire en 1944 sans affrontements fratricides autres qu’avec des organisations collaboratrices qui suivirent les Allemands dans leur repli.
Le troisième accomplissement des résistants a été de participer à la Libération du pays.
Autant que l’efficacité militaire, qui dépendait surtout de l’aide extérieure, leur préoccupation était civique : ne pas rester passifs pendant que les soldats alliés mouraient pour libérer le sol français. Elle était aussi politique : refonder la République sur des bases nouvelles, avec des réformes économiques et sociales garantissant à la population un mieux-être qui serait le meilleur rempart contre le danger d’un retour des dictatures.
Bruno Leroux