Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans la Drôme - le Vercors (2007)

Camille GERVAIS



Etat-civil

Né(e) le/en 3 août 1894 à Anneyron


Profession en 1940 : Non renseigné
Domicile en 1940 : Anneyron

Résistance

Lieux d'action : Drôme
Fusillé ou exécuté

Date d'exécution : 8 juin 1944
Lieu d'exécution : Anneyron (Drôme).

Commentaires

Il a 20 ans quand commence la Première Guerre mondiale, et 45 lorsque éclate la Seconde. L'idée de la patrie et celle de l'indépendance nationale sont probablement fortes en lui-même. En effet, dès l'automne 1942, il prend contact avec Jean Peyre de Saint-Sorlin-en-Valloire, lui-même lié avec Jacquet de Châteauneuf-de-Galaure, dans une perspective de Résistance. Des tracts du Mouvement Libération sont distribués. Au début 1943, il est en liaison avec Drouot, "L'Hermine", recrute quelques volontaires (sept ou huit d'abord) dont Maurice, son fils, âgé alors de vingt ans. L'effectif, de vingt-cinq au début de l'année, progresse à quarante ou cinquante au 6 juin 1944. Quelques-uns d'entre eux habitent Saint-Rambert-d'Albon. La compagnie Gervais est alors composée de trois groupes.
La compagnie organise des distributions de tracts et de journaux, participe à la réception d'un parachutage vers la mi-août 1943, "avec des éléments de l'École des cadres du Château de La Pérouze" [Saint-Sorlin-en-Valloire]. Elle s'occupe ensuite du "camouflage de l'armement", distribué, plus tard, le 6 juin, peu avant l'attaque de la garnison allemande à Saint-Rambert.

"Dans la nuit du 7 au 8 juin, [c'est] l'attaque de la garnison allemande de Saint-Rambert-d'Albon. La compagnie Monot de Saint-Sorlin-en-Valloire, renforcée de résistants d'Épinouze, se joint à la compagnie Gervais d'Anneyron, [elle-même] renforcée de résistants de Saint-Rambert. Sous le commandement du capitaine Monot, l'ordre est donné d'attaquer cette garnison". Le rassemblement préalable - environ une centaine de personnes - se fait au cours de la nuit, dans la cour de la ferme de Camille Gervais. Sans doute, une foule inhabituelle, ainsi que des véhicules à gazogène et quelques-uns à essence. Puis, c'est le départ.

Camille Gervais a "une double mission : neutraliser la gendarmerie nationale [...] au sud et attaquer un groupe ennemi [...] au nord". Cette décision "a pour effet de disperser cette unité" et de retarder l'arrivée de celui de ses groupes, chargé d'attaquer vers Chanas... Quoi qu'il en soit, à l'aube, il a fallu battre en retraite rapidement. La compagnie se replie en partie sur la ferme Gervais "où les armes sont à nouveau cachées."

La journée s'engage sous le signe de l'obtention de renseignements : les Allemands menacent, brutalisent et se font aider par des miliciens également. Ils conjuguent leur action, en outre, à des représailles, d'abord à Anneyron, où ils pillent, grenadent et brûlent des fermes ; leur brutalité n'exclut pas une certaine retenue, explicable peut-être par le fait de leur commandant, lui-même ancien de la guerre 1914-1918. Ils sont, vers quatre heures de l'après-midi, à la propriété de Camille Gervais. Ils veulent connaître le lieu où sont cachées les armes. Il semble qu'à ce moment, l'un des résistants, possédant encore ses armes, ait tiré ; les Allemands réagissent en abattant sur place Camille Gervais et Raymond Carat.

La commune a rendu hommage à Camille Gervais, entre autres, en donnant son nom à l'une des principales places d'Anneyron. Également, une stèle, érigée dans ce qui fut sa propriété, au bord de la D 266, rappelle son combat aux générations suivantes.



Décorations et récompenses

  • Médaille de la Résistance française
Sources complémentaires

  • Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 253185
  • Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 614376
En savoir plus

Retrouvez la biographie détaillée de Camille GERVAIS dans le CD(DVD)-ROM :