Amador ALVAREZ
Profession en 1940 : mineur
Domicile en 1940 : Alès
Organisation de Résistance : FTPF
Lieu de détention : Nîmes, Eysses 610
Lieux : Dachau-Landsberg
Date de libération ou de rapatriement : Juin 1945
Il est né le 8 décembre 1920 à Sama de Langréo (Espagne). Mineur comme son père, il travaille en 1939 aux mines de pyrite du Soulier, près d'Alès.
A l'automne 1940, le parti communiste est démantelé : dissolution des organisations, départ aux armées de la plupart des responsables et surveillance étroite de ceux qui restent. Le maintien de l'influence communiste passe donc par des militants qui n'ont pas, jusque là, exercé de responsabilités majeures, souvent des ouvriers d'origine étrangère, comme Amador Alvarez. Après la mise en place du régime de Vichy, ces mêmes militants sont associés à la reconstruction d'un appareil clandestin, aux côtés de militants plus expérimentés, comme Roger Tribes, ou d'anciens responsables régionaux, comme Victorin Duguet ou Arthur Vigne, avant leur arrestation ou leur départ du département.
Les chefs d'accusation retenus contre Amador Alvarez lors de son arrestation sont assez parlants : fabrication de fausses cartes d'identité, confection et distributions de tracts, port d'armes prohibées... D'autre part, son métier lui permet de sortir des mines du Soulier des explosifs qui servent aux sabotages. Amador Alvarez participe lui-même à différents coups de main au Vigan, à Alès, à La Grand-Combe, à Nîmes, en liaison avec l'équipe des Francs-tireurs et partisans françsais (FTPF) de Jean Robert, pour laquelle il recherche également des planques dans la région cévenole. Par ailleurs, dès octobre 1942, Roger Tribes lui confie la responsabilité d'un groupe d'une vingtaine de jeunes FTPF avec le grade de capitaine.
Après une première alerte (la police perquisitionne, sans résultat, l'appartement, mais son frère Ange le prévient à temps), Amador Alvarez est arrêté en même temps que ce dernier et un autre membre de l'équipe, Michel Lascaridès, le 8 avril 1943 pour "activités communistes". Dix jours après, trois autres membres de l'équipe sont interpellés : un manoeuvre d'origine grecque, Jean Mouratoff, et deux Espagnols, Marguerite Fernandez et Alfred Rodriguez. Condamné à vingt ans de travaux forcés, Amador est interné au Fort Vauban du 8 avril 1943 au 20 mai 1943, puis à Nîmes jusqu'au 3 octobre 1943. De là, il est transféré à la Centrale d'Eysses (Haute-Garonne) où il participe au soulèvement patriotique des détenus en février 1944. Le 2 juin 1944, il est envoyé à Compiègne puis déporté au camp de concentration de Dachau du 24 juin 1944 au 29 avril 1945.
Après son rapatriement en juin 1945, il reprend son travail aux mines du Soulier puis est embauché au Puits Sainte-Marie à Rochebelle. Il joue un rôle actif dans les mouvements sociaux des années 1947-1948, ce qui lui vaut une décision d'expulsion de France le 31 mai 1950. Il doit alors plonger dans la clandestinité et vivre sous un nom d'emprunt.
Il est décédé en 1993.
La Commission nationale chargée de l'examen de ses droits lui a attribué le grade fictif d'adjudant-chef au titre de la Résistance intérieure française.
Auteurs : Fabrice Sugier, Jacques Brès
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 10003
- Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 697340
- Arolsen Archives : Personal Files - Concentration Camp Dachau - (voir)
- Arolsen Archives : Card file of persecutees in the later French zone and of French persecutees in other areas - (voir)