Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans le Gard (2009)

Louis VEYRADIER



Alias "Marius Layre"

Etat-civil

Né(e) le/en 8 octobre 1914 à Les Salles-du-Gardon


Profession en 1940 : Mineur
Domicile en 1940 : La Grand-Combe

Résistance

Lieux d'action : Gard
Organisation de Résistance : Front national de lutte pour l'indépendance de la France (FN), FTPF

Commentaires

Mineur de la Grand-Combe, Louis Veyradier est militant communiste et membre de la CGT. Fait prisonnier lors de l'offensive ennemie, il s'évade d'un train en partance pour l'Allemagne et parvient à regagner La Grand-Combe le 8 septembre 1940.
A son retour, malgré la mise hors la loi des organisations communistes, il essaie de rencontrer leurs anciens responsables locaux. Mais il raconte qu'il est alors "difficile de reprendre le contact avec les camarades... les anciens responsables avaient une préférence pour le silence plutôt que pour la lutte". Finalement, par l'intermédiaire de Jean Bastide, ex secrétaire de l'Union locale CGT avant guerre, il rejoint l'organisation clandestine mise en place par Arthur Vigne dans la région de la Grand-Combe fin 1940. L. Veyradier reconnaît qu'à ce moment, "il n'y avait pas foule".

Après l'arrestation et l'internement des principaux responsables communistes et syndicalistes, il poursuit la lutte clandestine au sein du Front national, avec l'organisation d'un groupe à la Grand-Combe, fin 1941-début 1942. Il participe ainsi activement à la préparation de la grève des mineurs de mars 1942 : il est membre du comité de grève à La Grand-Combe, principal site minier, et chargé de la liaison avec Emile Delenne, secrétaire de la fédération régionale clandestine des mineurs. Avec un noyau de militants, il mène plusieurs actions assez spectaculaires de protestation, notamment à l'occasion d'une fête de la Légion et du 11 novembre 1942 . Fin 1942-début 1943, il est associé à plusieurs opérations réalisées par la première équipe FTPF du Midi, par exemple le cambriolage de la mairie du Martinet, en janvier 1943, avec Jean Robert et Louisette Maurin, pour récupérer des cartes d'alimentation (*). Il participe aussi à plusieurs sabotages d'installations minières à La Grand-Combe, avec son frère Ferdinand, Jean Arnaud, Franck Roucaute, Marcel Pascal... La nuit du 6 au 7 mars 1943, il dépose symboliquement une gerbe au monument aux morts de La Grand-Combe pour commémorer l'anniversaire de la mort de Pierre Semard. Durant toute cette période, selon Georges Roussel, responsable régional, "sa résidence servait de lieu de contact entre les responsables, de dépôt de matériel, de tracts syndicaux, de bâtons de dynamite, fausses cartes d'identité..."

Le 1er août 1943, il est dénoncé à la police allemande et arrêté alors qu'il est en possession de cartes d'alimentation destinées aux réfractaires cachés à Méjannes-le-Clap. Conduit au commissariat central d'Alès, il s'en évade la nuit suivante après avoir crevé un plafond et rejoint Le Villaret, à Saint-Michel-de-Dèze (au sud de la Lozère, tout près du bassin minier) où se trouvent deux responsables des FTPF du Gard-Lozère, Théodule Guiraud et Charles Pantel. Après avoir obtenu des faux papiers au nom de "Marius Layre", il est envoyé à Nîmes où il participe à plusieurs actions au sein de l'équipe FTPF reconstituée au printemps 1943 : sabotages, récupérations de cartes d'alimentation (par exemple à Saint-Géniès-de-Malgoirès, où il est hébergé, un temps chez Antonin Combarmond, et à Sauzet). Le 11 novembre 1943, reconnu par deux inspecteurs de police natifs de La Grand-Combe, il est arrêté pour la seconde fois, et emprisonné au Fort Vauban, à Alès, jusqu'à la libération de la ville, le 21 août 1944. Dès sa sortie de prison, il souscrit un engagement militaire pour la durée de la guerre, jusqu'à sa démobilisation, le 27 août 1945.

*Dans son témoignage il raconte qu'il a hébergé les membres de l'équipe chez lui, au 5 rue de la Clède à la Grand-Combe ; après l'exécution de Vincent Faïta et Jean Robert, il choisit de prénommer son fils "Vincent".

Auteur : Fabrice Sugier



Décorations et récompenses

  • Croix du combattant volontaire de la Résistance
Sources complémentaires

  • Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 591624
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Retrouvez la biographie détaillée de Louis VEYRADIER dans le CD(DVD)-ROM :