Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance en Lozère (2006)

Roger TORREILLES



Alias "Commandant Marcel"

Etat-civil

Né(e) le/en 7 octobre 1910 à Perpignan


Profession en 1940 : ouvrier lithographe
Domicile en 1940 : Non renseigné

Résistance

Lieux d'action : Lozère / Gard
Organisation de Résistance : FTPF

Arrestation et détention

Date d'arrestation : 11 mai 1944
Lieu de détention : Nîmes
Date de libération (ou évasion) : délivré par la Résistance locale

Commentaires

Roger Torreilles dit "Marcel", né le 7 octobre 1910 à Perpignan, est ouvrier lithographe aux ateliers de l'Indépendant. Il adhère à la CGTU du Livre en 1930 et au Parti communiste français en mars 1935. Il est aussi adhérent au Secours rouge international et aux Amis de l'URSS. Il fait un voyage en Union soviétique en 1936. Son aide à l'Espagne républicaine et son activité syndicale à la CGT, l'ont conduit à faire grève le 30 novembre 1938, cause de son licenciement.

Mobilisé le 2 août 1939, il gagne le galon de sergent. A sa démobilisation, le 12 juillet 1940, il reprend son travail de manœuvre maçon. A la suite d'une distribution de tracts du Parti communiste clandestin, la police l'arrête le 29 novembre 1940. "Ce n'est rien ! Un quart d'heure pour vérification d'identité" disent les policiers à sa mère. Ce quart d'heure durera quatre ans. Le 30 novembre 1940, c'est le départ pour un camp de détention français à Rivel (Aude). Il y rencontre Roger Garaudy. Le 15 mars 1941, il est transféré à Saint Sulpice la Pointe (Tarn), où il est responsable de la baraque 4, celle des Catalans. Le 27 mars 1943, il fait partie d'un groupe de 130 détenus envoyés à Saint Jean de Luz, travailler sur la plage de Socoa pour les troupes d'Occupation.

Au camp de Saint Sulpice, il a connu Antonin Combarmond, distillateur à Saint Géniès de Malgoirès (Gard) qui obtient sa libération et fait évader plusieurs de ses camarades avec de fausses permissions. C'est ainsi que Roger Torreilles quitte Saint Jean de Luz avec le Catalan Germain Bailbé et le Parisien Georges Pustosch. Ils arrivent à Nîmes le 27 juillet 1943.

Grâce à Antonin Combarmond dit "Mistral", ils prennent contact avec Paul Tagnard dit "Philippe", commissaire aux opérations régionales (COR) de la R2 qui travaille à la création des premiers maquis FTPF en Basse Lozère. Ce dernier désigne Roger Torreilles dit "Marcel", responsable du camp de Figuerolles, commune de Saint Martin de Boubaux. Le Parisien Pustosch est son adjoint. Le 28 juillet, ils reçoivent les premiers maquisards.

Laissant bientôt la direction du camp de Figuerolles à Pustosch, "Marcel" devient le créateur et la cheville ouvrière des autres camps FTP implantés dans la Basse Lozère et le Gard. Il crée le camp du Crespin, commune de Saint Frézal de Ventalon, en septembre 1943, qu'il place sous la responsabilité de René Bibault dit "Jean", instituteur poitevin. Avec l'aide de Jean Huc dit "Francis", responsable des MUR, et de Charles Pantel dit "Charles", responsable du FN, il continue de rassembler des réfractaires et crée d'autres maquis à Castel Maou, aux Crozes, à Champdomergue, à Leyris...

Le 11 mai 1944, "Marcel" est arrêté chez "Mistral" à Saint Geniès de Malgoirès par la Gestapo. Il est emprisonné à la caserne Vallongue à Nîmes. Après le bombardement de Nîmes du 27 mai 1944 par l'aviation alliée, "Marcel" et d'autres camarades prisonniers sont chargés de désamorcer les bombes qui n'ont pas explosé. Il est ensuite transféré à la prison centrale de Nîmes où il subit des interrogatoires musclés. Le 12 août 1944, c'est l'évacuation des résistants français de la Centrale de Nîmes pour la prison des Baumettes à Marseille. Le 13 août, vers quatre heures du matin, Torreilles et les résistants encore présents après le départ d'un convoi pour la déportation, sont délivrés par la Résistance locale.

A vélo, il regagne Saint Michel de Dèze (Lozère) où siège l'état-major FTP. Pierre Savin, chef des forces FTP, le connaît et le nomme responsable technique. Le 20 août 1944, les FFI (amalgame des FTP, de l'AS et des CFL) quittent la Basse Lozère sous le commandement de Michel Bruguier dit "Commandant Audibert" pour se diriger sur Nîmes. Ainsi, "Marcel" participe à la libération de La Grand Combe et d'Alès, au combat de La Madeleine, puis à la prise de Nîmes.

Installé à la tête de la subdivision militaire du Gard, le colonel Pierre Savin, confie à "Marcel" la responsabilité du 4e Bureau chargé de l'équipement et du ravitaillement. Le grade de capitaine lui est reconnu mais il doit faire l'école militaire pendant quatre mois à Castres. Reçu, il est envoyé en Allemagne à Stuttgart. Le 8 mai 1945 le surprend au cours du voyage.

Envoyé au siège de la 16e Région militaire, le général Zeller l'affecte au 5e Bureau FFI. Ses opinions sont vite connues et il est isolé. Début septembre 1947, il reçoit sa mutation pour la Légion étrangère. Il refuse et signe sa démission d'officier capitaine, mais il doit rejoindre son affectation à Sidi Bel Abbes en Algérie qui procèdera à sa démobilisation.

Le 20 décembre 1947, Roger Torreilles est de retour d'Afrique. La direction de l' Indépendant refusant de le réintégrer dans l'atelier de lithographie, il décide de travailler la propriété familiale et devient paysan. Il décède le 20 janvier 1992 à Perpignan (Pyrénées Orientales).



Sources complémentaires

  • Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 573970
  • Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 625783
En savoir plus

Retrouvez la biographie détaillée de Roger TORREILLES dans le CD(DVD)-ROM :