Hector BUTIN

Hector Butin s'engage comme simple soldat dans l'armée en 1924. Il participe à l'occupation du pays rhénan en 1926, à des opérations au Levant en 1929. Il devient aussi instructeur à l'Ecole de Ski et, plusieurs fois, à l'Ecole de Haute-Montagne de Chamonix (EHM), en 1931 et en 1938. Lors de la déclaration de guerre en septembre 1939, il a le grade d'adjudant-chef. Il est secrétaire du Colonel, commandant la 25e demi-brigade de chasseurs alpins (DBCA). Promu sous-lieutenant le 1er mars 1940 à titre temporaire, il est affecté au 107ème bataillon de chasseurs alpins (BCA).

Hector Butin participe avec ce dernier aux combats dans les Alpes contre les Italiens entre le 11 et le 25 juin 1940. Lors de la dissolution du 107ème BCA, il est affecté au 7ème BCA le 7 août 1940. Puis, à la dissolution de ce bataillon, il est affecté au 13ème BCA, le 1er septembre 1940. Il est, à ce moment-là, remis au rang d'aspirant. Il est détaché à l'unité de gardiennage, c'est-à-dire à l'entretien des forts de Maurienne et de Tarentaise du 18 décembre 1940 au 1er mars 1941. A cette date, il est mis en congé d'armistice provisoire. Deux jours plus tard, il est affecté à l'Etat-Major du Commandement Militaire du Département de la Savoie. Le 26 juin 1942, il est promu sous-lieutenant et maintenu à la subdivision de Chambéry, comme chef du 2ème Bureau (Service de renseignements).

A partir de fin 1942, Hector Butin entre en liaison étroite avec le mouvement Combat dans lequel il s'engage en prennant le pseudonyme de "Saint-Bernard". Par la suite, il devient chef du 2ème bataillon de l'Armée secrète (AS) de Savoie, sous-secteur de Basse-Maurienne, dans la région comprise entre Saint-Rémy, Aiguebelle, Chamousset et La Rochette, avec le grade de capitaine. Il devient également chef de liaison avec les cinq autres bataillons AS de Savoie, en tant que chef du 2ème Bureau départemental de l'AS de Savoie. Au cours de l'année 1943, il s'engage avec sa secrétaire Madeleine Baudet au sein du réseau de renseignements franco-polonais F2 en qualité d'adjoint de Gaston Quenard, responsable du secteur Dauphiné. Il conduit clandestinement, le colonel Fraghi, commandant la Commission italienne d'armistice avec la France (CIAF) à Chambéry, en Chartreuse, lors de l'invasion allemande du 8 septembre 1943. Ancien du 7ème BCA, son domicile se trouve à Albertville. Transportant son poste de commandement (PC) un peu partout, il a de nombreux agents de liaison, dont Eliane Barbier, qui lui permettent de rester en contact constant avec l'Etat-Major de l'AS à Chambéry. L'un d'eux, René Martin, "Chappe", assure les liaisons avec "Benoît", le chef du SR régional à Lyon. Hector Butin peut compter sur sa fidèle secrétaire, Madeleine Baudet, pour la transmission des messages.

Mais, ses fonctions délicates l'amènent à être surveillé d'une façon rigoureuse par l'ennemi. Après une première et chaude alerte, Hector Butin transporte son PC à Sainte-Reine, dans les Bauges, en janvier 1944. Des agents de la Gestapo l'arrêtent, le 1er mai 1944 ainsi que sa secrétaire, Madeleine Baudet. Ramené à Chambéry, à la villa Ménager, le capitaine Ludwig Heinson lui fait subir de nombreuses tortures. Il est fusillé par les Allemands le 8 juin à Cruet, au pied d'un pylône saboté la veille par la Résistance.

Une rue d'Albertville porte son nom.µ

Auteur : Eric Le Normand