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()Jean KIBLEUR
Profession en 1940 : Sous-officier de carrière puis contrôleur des battages à l'Office des Céréales depuis le 1er juillet 1942
Domicile en 1940 : Chambéry
Organisation de Résistance : 1er bataillon de Armée secrète (AS) de Savoie du 1er décembre 1943 au 18 avril 1944.
Lieu d'exécution : Cruet
Issu d'une famille de petits fonctionnaires coloniaux, Jean Kibleur, contracte, dès ses 18 ans, un engagement dans l'infanterie coloniale. Réussissant ses études primaires et son brevet supérieur, il est admis à l'école des officiers de Saint-Maixent (Sarthe).
Au cours de la campagne de 1939-1940, Jean Kibleur se trouve à la tête d'une section d'infanterie en qualité d'aspirant. Dans l'obligation de se réfugier en Suisse, il reste prisonnier plusieurs mois. Avec quelques camarades, il est rapatrié au cours de l'année 1941. Il occupe, tout d'abord, un poste d'attaché aux Etablissements Lecluse à Aurillac (Cantal), puis il entre, le 1er juillet 1942, à l'Office national interprofessionel des Céréales (ONIC). Il prend la fonction de contrôleur de battages. Ses bonnes compétences lui permettent d'être nommé Chef de Service départemental en Savoie au cours de l'année 1943. Il y fait la connaissance de Raymond du Pavillon, officier d'active en congé d'armistice.
Jean Kibleur entre, alors, dans la Résistance. Chef de sizaine puis chef de trentaine, il est présenté par Martin Mouhica, "Michel", à Jean Mercier, au cours du mois de novembre 1943. Le 1er décembre, il est nommé chef de l'Armée secrète (AS) pour le secteur n°1. Au cours du mois de janvier 1944 et l'arrestation de Jean Mercier, Jean Kibleur est chargé des liaisons au sein du troisième bureau. En effet, grâce à sa fonction officielle et à ses facilités de déplacement, il remplit parfaitement sa fonction. Il organise, dans le même temps, des coups de main et des sabotages. Très rapidement, il est recherché par la Gestapo.
En avril 1944, Jean Kibleur, faisant l'objet d'une dénonciation, s'installe au maquis des Frasses, dans le sud du massif des Bauges. Installé depuis le 6 mars, le camp compte une dizaine de maquisards. Mais au cours du même mois, deux parisiens, Roland Hansen et Allimonier, y trouvent également refuge. Le 17 avril, ce dernier disparaît. Il revient le 18, vers huit heures du matin, accompagné par une centaine d'Allemands et par des membres de la Gestapo dont l'agent Berneish. Six maquisards sont tués sur place. Jean Kibleur est arrêté et transféré à la Villa Ménager puis à la caserne Curial où il subit de nombreux interrogatoires et de nombreuses tortures. Il est abattu le 8 juin 1944 à Cruet.
Auteur : Eric Le Normand
- Médaille de la Résistance française
- Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 64473
- Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 319716
