Erwin, Adolphe GOEPP



Etat-civil

Né(e) le/en 8 juin 1917 à Nordhouse (67)


Profession en 1940 : contremaître
Domicile en 1940 : Sainte-Marie-aux-Mînes (68)

Résistance

Lieux d'action : Haut-Rhin / Sainte-Marie-aux-Mînes (Usines Durr)
Arrestation et détention

Date d'arrestation : 15/10/1941 et 16/04/1942
Lieu de détention : Colmar, Angoulême, Strasbourg
Déportation

Date de déportation : 19/11/1941 et 28/07/1942
Lieux : Schirmeck, Rotenfels, Weissenbach
Date de libération ou de rapatriement : 07/04/1945

Commentaires

Fils de Théodore Goepp (ouvrier) et de Caroline Andres, Erwin Goepp est né le 8 juin 1917 à Nordhouse, petite commune du Bas-Rhin (67). Après la signature de l’armistice du 22 juin 1940, les Français sont divisés entre poursuivre ou cesser les combats contre l’Occupant. Erwin Goepp va décider de s’engager dans cette lutte dès le 1er janvier 1941. Le jeune homme, employé comme contremaître aux usines Durr de Sainte-Marie-aux-Mînes va tout mettre en œuvre pour convaincre les jeunes gens de refuser de travailler pour les Allemands (incorporation dans la Wehrmacht ou service du travail dans le Reich, RAD). Il choisit alors de les aider à franchir la ligne de démarcation pour passer en zone libre et il projette de constituer des groupes de résistants. Les départs clandestins toujours croissants de jeunes ouvriers éveillent les soupçons de la Gestapo, qui recherche activement l’instigateur au sein de l’usine. Prévenu par Ernest Durr, le directeur des usines Durr, que la Gestapo était sur le point de l’arrêter, Erwin Goepp parvient à détruire les documents compromettants qui attestaient de la présence d’armes et de munitions dans l’usine. Son arrestation a lieu le 15 octobre 1941. Il est aussitôt incarcéré à la prison de Colmar jusqu’au 19 novembre 1941, date de son transfert vers le camp de Schirmeck. Ce camp, situé à 6 km environ du Struthof, est au départ destiné à la déportation des Alsaciens et des Mosellans réfractaires au régime nazi. Le 4 avril 1942, Erwin parvient à s’évader avec un codétenu, Jean Lauffenburger. Ils sont hébergés par Joseph Wackermann et Alfred Rustenholz, tous deux résidents de la commune de Reichshoffen (Bas-Rhin). Ils racontent après la Libération, qu’Erwin leur avait fait part de son intention de passer en zone libre pour combattre soit dans une organisation de résistance soit aux côtés de l’armée du général de Gaulle en Afrique. Les deux camarades se rapprochent de leur but, passer en zone libre. Ils parviennent à rejoindre la petite ville de Larochebeaucourt, située entre la Charente puis pénètrent en Dordogne. Ils sont une fois encore hébergés par des habitants de la commune, Anne-Marie Aimont et Henri Tual, propriétaires d’une ferme proche de la ligne de démarcation. Mais, des douaniers allemands qui patrouillaient dans le secteur, ont contrôlé les identités des deux fugitifs. Leur périple est arrêté ce jour du 16 avril 1942. En effet, ils sont d’abord incarcérés à la prison d’Angoulême jusqu’au 15 juillet 1942. Ils sont ensuite transférés à celle de Strasbourg où ils restent jusqu’au 28 juillet avant d’être de nouveau déportés vers le camp de Schirmeck (28 juillet 1942-20 octobre 1944). A son arrivée, identifié par le matricule 673, Erwin va subir de lourdes représailles de la part des gardiens du camp. Il est placé dans une baraque disciplinaire puis il est affecté à des kommandos de terrassement, comme celui de la carrière de pierres de Hersbach. Les gardiens du camp lui infligent les pires humiliations tout au long de ces deux années passées dans le camp. Mais, rien ne va éteindre en lui la flamme de la lutte. Le 20 octobre, les autorités du camp ordonnent son transfert vers un camp de sécurité annexe, Rotenfels, situé dans le Sud-Ouest de l’Allemagne. Le 26 décembre, il est de nouveau transféré vers un autre camp annexe, à Weissenbach, où il reste jusqu’au 4 avril 1945. C’est lors de son ultime transfert vers le camp de Villingen, le 7 avril 1945, qu’il est libéré à Freudenstadt. Il est rapatrié le 5 mai de la même année. Son épouse est décédée pendant la guerre ; Erwin s’installe à Strasbourg. Il décède dans cette ville le 30 août 1984 âgé de 72 ans.

Auteurs : Kilian Granet-Goasguen, Sébastien Chevalier, Seconde Bac Pro Métiers des Transitions Numérique et Energétique, Lycée des Métiers Pierre André Chabanne, Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente)



Sources et bibliographie utilisées

SHD-Caen 21P 616 585 ; Livre-Mémorial FMD, Ed. Térésias 2004 ; https://deces.matchid.io/search?q=Goepp+Erwin