Toussaint GALLET



Alias "Toussaint"

Etat-civil

Né(e) le/en 04/07/1905 à Paris


Profession en 1940 : Médecin
Domicile en 1940 : Paris

Résistance

Lieux d'action : Paris
Organisation de Résistance : Réseau Béarn

Arrestation et détention

Date d'arrestation : 23/05/1944
Lieu de détention : Rue des Saussaies, Fresnes
Déportation

Date de déportation : 15/08/1944
Lieux : Buchenwald, le 20/08/1944 matricule 77946
Date de libération ou de rapatriement : 11/04/1945, rapatrié le 18/04/1945.

Commentaires

Dr Toussaint Gallet R.U.A. 401,réseau Béarn du BCRA – agent P2-assimilé capitaine, chef de groupe Opérant sous pseudonyme « officiel » Toussaint pour le BCRA à partir de Paris, une des actions de Toussaint Gallet fut d’obtenir que le réseau constitué dans la région havraise par Juliette et Roger Mayer, fondateur dans la clandestinité et futur directeur du quotidien Le Havre libre, qui opérait pour l’Intelligence Service, travaille à l’insu des Anglais pour le BCRA de la France Libre. L’autorisation officielle pour cette collaboration a été donnée par le message suivant de la France Libre diffusé sur Radio Londres : Dominique peut avoir confiance en Dominique. Dominique, troisième prénom de TG fut le seul pseudonyme sous lequel il était connu du réseau havrais(source Mayer). Ce réseau obtint de nombreux renseignements, localisation des premières rampes de lancement des V2, découverte, localisation au lieu-dit Ferme Saint-George et renseignements ayant permis la destruction par l’aviation le lundi de Pâques 1944 des canons à longue portée (46 km) du Jean Bart, système des filets anti-torpille installés dans le port du Havre, repérage et localisation de tous les blockhaus de la côte etc. Recherché par la SD de la SS dès le début 1944, et après une première tentative d’arrestation ratée à son domicile 33 rue Poussin, il poursuivit son travail clandestin, ne couchant jamais deux fois de suite au même endroit (source Georges Pelletier, un de ses amis hébergeurs hors réseau). Sur ordre du BCRA, Jean Thomas (alias Pierre), jusque-là son agent de liaison avec le groupe d’agents havrais et qui travaillait exclusivement pour lui depuis début 1943, fut détaché à Paris le 4 avril 1944 pour devenir son garde du corps. Pierre décrit ainsi ses contacts avec Dominique quand il étaitson agent de liaison avec le groupe havrais (source entretien avec Jean Thomas en novembre 1985): Le contact avait lieu le mercredi ou parfois le mardi à 10h15 sous les arcades du théâtre de l’Odéon, alors occupées par des échoppes de bouquinistes.Toussaint, vêtu d’une gabardine et coiffé d’un chapeau à bord roulé, sortait, suivi à distance par Pierre qui le rejoignait dans les jardins Saint-Jacques où ils échangeaient des rouleaux de papier pelure. Sur ceux remis par mon père il y avait les demandes de renseignements transmis par Londres, sur ceux remis par Pierre les réponses aux demandes transmises lors des contacts précédents. En cas de RV raté il y avait la possibilité d’un deuxième lieu de contact plus tard. Quand il devint son garde du corps, pendant un peu plus d’un mois, jusqu’à l’arrestation de Dominique, Pierre le prenait parfois en charge en bas d’une planque, au 201 rue Saint-Jacques. Il l’accompagnait dans ses déplacements parisiens destinés à collecter des renseignements militaires sur Paris, en particulier à la caserne de la Pépinière et auprès de pompiers (les mercredi et vendredi). Après une rupture de contact avec un informateur (arrestation?) le signe de sécurité pour la reprise avec un autre (lieutenant Aubert?) fut, selon Pierre, la présence d’un bouton de nacre dans la main. Dominique confia d’autres missions à Pierre, comme une mission de protection lors de l’exfiltration de Rossi, en avril ou mai 1944, passage des Acacias. Evoquant son arrestation par les Allemands, Toussaint Gallet disait avec un mélange d’humour et de réalisme qui lui était propre, qu’il devait la vie au fait que ce matin-là son garde du corps avait raté le rendez-vous qu’il lui avait donné. En effet au moment où s’était révélé le guet-apens tendu par le SD des SS dans le café de la Porte d’Orléans où il devait rencontrer un de ses agents, qui avait parlé sous la torture, Pierre « aurait fait son travail de garde du corps » et tiré sur les Allemands, dont la puissance de feu et le nombre était tel que son garde du corps et lui-même seraient certainement morts. Se sentant pris au piège dans le café, il avait eu le temps d’aller aux toilettes avaler le papier pelure qu’il devait remettre à son agent. A noter que TG a témoigné en faveur de cet agent lors du procès qui a été intenté à celui-ci après la Libération. Aux Archives nationales figure le brouillon du compte-rendu détaillé de Toussaint sur son “interrogatoire” rue des Saussaies, vraisemblablement destiné au BCRA, qui décrit en particulier ses efforts pour activer les signaux codés d’alerte au réseau et ses stratégies pour laisser le temps règlementaire de réorganisation des contacts (faux aveux nécessitant des vérifications, suivies de violences punitives, informations obsolètes etc.). Aucun des agents de Toussaint n’a pu être inquiété suite à son arrestation. Mis au secret à Fresnes, où il est torturé douze jours encore, il est déporté à Buchenwald, Toussaint Gallet a poursuivi au camp de déportation son activité de résistance (vol d’armes, de documents techniques, renseignements sur les entreprises allemandes complices du système concentrationnaire, participation à la libération du camp par la résistance intérieure avant l’arrivée des troupes de Patton). Rapatrié par avion le 18 avril, (arrivée 22 h sources archives BCRA) dès le lendemain il demande à servir et le surlendemain, 20 avril, est nommé Médecin Chef des Centres d’accueil des déportés, affecté à la direction de l’hôtel Lutetia. Toussaint Gallet est décédé à Grenoble le 6 janvier 1970. “Mort pour la France à titre militaire” le 6 janvier 1970 (avis du ministère des anciens Combattants du 27 mars 1970). Commandeur de la Légion d’honneur, médaille de la Résistance, Croix de guerre 39-45 avec palme, Médaille d’argent des épidémies pour son action à Buchenwald.


Décorations et récompenses

  • Légion d?honneur
  • Médaille de la Résistance française
  • Croix de guerre 1939-1945
Sources et bibliographie utilisées

Dossier SHD-Caen 21p610881 ; © Arolsen Archives, 2021 ; Informations et documents communiqués par M. Pascal-Emmanuel Gallet, son fils (oct 2025) ;


Sources complémentaires

  • Autre source : Lutetia, 1945 – Le retour des déportés
    Une exposition de la Délégation de Paris des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation - (voir)
  • Archives nationales : Lien vers l’inventaire du fonds Toussaint Gallet aux Archives nationales - (voir)
Album d’images

Déposition Service de recheche des crimes de guerre

28 mai 1945, Paris. 

(c) Archives nationales