Théodore Marius VIAL-MASSAT



Alias "Bibi", "Massat"

Etat-civil

Né(e) le/en 30 août 1919 à La Ricamarie (Loire)


Profession en 1940 : électricien
Domicile en 1940 : La Ricamarie

Résistance

Lieux d'action : Ardèche
Organisation de Résistance : Haute-Loire / Ardèche

Commentaires

Quand la guerre éclata, Théo Vial avait tout juste 20 ans. Pour choisir l’aviation, il devança l’appel et, le 9 avril 1940, s’engagea pour la durée des hostilités. Incorporé au 108e bataillon de l’Air, en qualité d’élève mécanicien, radio électricien. Il suivit les cours d’élève officier à Istres (Bouches-du-Rhône). Il fut démobilisé le 24 octobre 1940, et revint à La Ricamarie pour reprendre son emploi à la Compagnie Électrique. En 1941, il distribua tracts et journaux pour Franc-Tireur. En 1942, il fut contacté par les FTPF, intéressés par son expérience militaire et son audience locale. Résistant sédentaire, Théo Vial recruta pour le maquis d’abord sous le nom de « Bibi », plus tard sous le pseudonyme de « Massat », nom d’une petite commune de l’Ariège qu’il disait avoir choisi de manière aléatoire dans un dictionnaire.

Il accompagna ainsi le démarrage du maquis Wodli installé en Haute-Loire au début de 1943. Alors qu’il habitait 1 rue Paul Langevin à La Ricamarie, il fut arrêté le 4 mai 1943 à Saint-Étienne par la police de Clermont-Ferrand pour sa participation à la première évasion de la prison du Puy-en-Velay, en avril 1943. D’abord détenu à la Maison d’arrêt de Saint-Étienne, il fut bientôt transféré à la prison du Puy-en-Velay. Il s’en évada le 2 octobre, ainsi que 80 autres détenus, avec l’aide de maquisards du Wodli.

45 des évadés furent condamnés par contumace par la section spéciale de la Cour d’Appel de Lyon. Accusé avec Hippolyte Vial et Louis Nusbaum d’avoir prêté son concours à une manoeuvre ayant pour objet de faire échec à la loi sur le travail obligatoire, Théo Vial fut condamné à trois ans de prison. Tous trois furent les moins lourdement condamnés des 45 prévenus.

À la mi-octobre 1943, Théo Vial fut muté dans le Puy-de-Dôme, puis dans le Vaucluse. C’est début octobre 1943 que quatre des évadés, qualifiés de « trotskistes », furent exécutés dans la forêt du Meygal, près d’Yssingeaux (Haute-Loire). Après la guerre, le Parti communiste internationaliste attribua cette élimination à Théo Vial lequel s’en défendit toujours, affirmant qu’à cette date il avait été déplacé dans la vallée du Rhône par la direction des FTPF. Dans son dossier de reconnaissance d’Interné-Résistant, il déclare ainsi être resté dans le secteur Drôme-Vaucluse de novembre 1943 à mars 1944.

Devenu responsable interrégional pour Ardèche, Lozère, Gard et Vaucluse (février 1944), il fut à nouveau arrêté en mars, à Valence. Torturé par la Gestapo, il réussit à s’évader pendant son transfert au fort Montluc à Lyon. Le 28 mai, il prit le commandement du maquis Wodli et organisa de nombreuses actions armées contre les Allemands, la Milice et les GMR dans un territoire étendu entre Le-Puy-en-Velay et Saint-Étienne. Ces combats contraignirent une colonne de 800 hommes à capituler dans le village d’Estivareilles et protégèrent Saint-Étienne.

Au sein de la Préfecture de la Loire, au cours des semaines qui suivirent la Libération, Théo Vial fut membre de l’État-major, commandant de la place, et siégea au Tribunal militaire. Capitaine puis commandant FFI, il rejoignit l’armée en octobre 1944. À la cessation des hostilités il suivit un stage à Castres, qu’il ne termina pas pour des raisons familiales. Le 21 mars 1945 il fut relevé de service en raison des séquelles des tortures qu’il avait subies. Il fut homologué capitaine de réserve dans l’Armée de l’Air.



Décorations et récompenses

  • Légion d’honneur
  • Médaille de la Résistance française
  • Croix de guerre 1939-1945
  • Médaille de la déportation et de l’internement pour faits de Résistance
Sources et bibliographie utilisées

Extrait de :
Notice VIAL Théodore, Marius dit Théo VIAL-MASSAT par Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 24 mai 2016, dernière modification le 27 mars 2021.



Sources complémentaires

  • Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 688194
  • Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 591990
  • Maitron : Biographie en ligne - (voir)