Louis-Eugène BASTARD
Profession en 1940 : Militaire (capitaine)
Domicile en 1940 : Non renseigné
Organisation de Résistance : Honneur et Patrie, OCM, réseau Navarre
Louis-Eugène Bastard, alias "Alcide" puis "Jean Bernard", est né le 30 juillet 1906 à Nantillé.
Il est rattaché au mouvement Honneur et Patrie, à l'OCM et au réseau Navarre.
Garde républicain à Paris depuis 1926, il est réformé en 1940 et pensionné, à la suite d'un accident.
Le 31 décembre 1942, avec sa famille il rentre vivre à Moulin Brun, lieu-dit dans la commune de Saint-Hilaire-de-Villefranche (Charente-Maritime). Il y possède une propriété voisine de celle de Jean Garnier son ami d'enfance.
Bien qu'il le trouve fort imprudent, il décide avec Paul Geneau, de s'engager dans la Résistance, aux côtés de Jean Garnier. En effet, depuis la mi-1942, ce dernier a établi un contact avec l'OCM à Bordeaux et au cours de l'hiver 1943, plusieurs réunions se tiennent chez lui à Moulin Brun. A la suite de l'une d'elle, il est nommé chef paramilitaire de l'OCM en Charente-Maritime tandis que Louis-Eugène Bastard devient responsable de l'arrondissement de Saint-Jean-d'Angély.
Rapidement, Louis-Eugène Bastard organise son secteur, prend différents contacts avec les chefs locaux de l'arrondissement tout particulièrement à Saint-Jean-d'Angély, avec Georges Texier et André Brisson, ainsi qu'avec le colonel Laudoyer à Champagné et à Tonnay-Boutonne avec Marcel Coutinot agent de liaison départemental.
Il participe à plusieurs réunions constitutives de la Résistance départementale et dans le cadre de cette organisation, il se retrouve responsable du canton de Saint-Hilaire-de-Villefranche qu'il connaît bien.
L'organisation civile de l'arrondissement est désormais confiée à Georges Texier alors que les responsabilités militaires sont assumées par le colonel Laudoyer.
Le 27 avril 43, lors d'une réunion avec le général Bruncher et le colonel Rollot, Louis-Eugène Bastard, qui est également nommé responsable des futurs parachutages, obtient l'homologation d'un terrain de parachutage à La Frédière sur la commune de Grandjean. A ce titre, il dirige la réception de deux largages d'armes sur le terrain de La Frédière les 12 et 18 août 1943. Les armes du premier parachutage sont cachées chez lui, puis transférées avec celles du deuxième arrivage, dans un caveau de la chapelle Saint-Martin non loin de Moulin Brun.
A l'été 1943, la Résistance départementale achève sa structuration. C'est aussi pour elle l'été de tous les dangers car peu après, elle est victime d'un énorme coup de filet qui la détruit. Evènement plus ou moins lié aux arrestations qui, depuis le début de l'été, ont démantelé l'état-major régional à Bordeaux dont le chef Grandclément, réfugié à Paris, est finalement arrêté le 19 septembre.
Alerté par Raymond Bouchet et Georges Texier des arrestations qui touchent l'état-major rochelais, Louis-Eugène Bastard échappe à l'arrestation le 18 septembre et il se "terre dans une cave à proximité de Moulin Brun pendant 23 jours".
Judicieusement, il a mis à l'abri les quelques armes cachées chez lui car, peu après, la Gestapo bien informée s'est emparée du dépôt d'armes et de munitions de la chapelle.
Le secteur de Saint-Jean-d'Angély sort pratiquement intact de l'épreuve si l'on excepte le fait que deux de ses responsables, membres de l'état-major départemental, sont activement recherchés par la Gestapo : Jean Garnier réfugié à Bordeaux et Louis-Eugène Bastard qui devient clandestin sous le nom de "Jean Bernard" et prend le maquis dans les zones boisées de la région.
Sa femme a d'ailleurs affirmé à la Gestapo qu'il est parti à Paris pour s'occuper de la liquidation de sa pension et qu'elle n'en a plus de nouvelles.
(...)
- Légion d’honneur
- Médaille de la Résistance française
- Croix de guerre 1939-1945
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 37111