Constant DUVAL
Profession en 1940 : médecin-chef de l'hôpital de Vierzon
Domicile en 1940 : Vierzon
Organisation de Résistance : Réseau Roy (mission Lenoir)
Date de décès : 29 mars 1943
Lieu de décès : prison de Düsseldorf
Né le 15 mai 1878 à Fresnes (Orne), ancien combattant de la Grande Guerre, le docteur Constant Duval est, lors du début de l'Occupation, le médecin-chef de l'hôpital de Vierzon.
Son action de patriote gaulliste est typique de celle des médecins humanistes de Vierzon qui viennent en aide aux nombreux évadés des camps de prisonniers de guerre, pilotes alliés, agents des services britanniques ou gaullistes, et autres catégories de personnes pourchassées par les services de police de Vichy et de répression allemands. Constant Duval fabrique de faux documents pour de faux blessés ou faux malades, ce qui permet à ces " patients " de passer la ligne de démarcation avec l'infirmière MJ Mersey. Il a l'audace d'héberger des clandestins à son domicile rue Gourdon, au centre ville à Vierzon, alors que certaines pièces sont réquisitionnées pour loger des Allemands. Lui-même ou son épouse accompagne des évadés au point de passage officiel. Pour ne pas éveiller les soupçons, il change de méthode, et, de sa propriété de l'île Marie (en zone occupée entre les deux bras du Cher, juste avant le dernier pont sur la rivière faisant frontière avec la zone libre), il fait passer les clandestins, grâce à un bateau relié à la rive sud par un câble, en un lieu proche de la maison du docteur Cliquet. A noter que la possession d'une barque est interdite par l'occupant.
Constant Duval est arrêté le 9 octobre 1941, en même temps que Jules Guenette, policier des chemins de fer et le cafetier Aufrère (deux agents travaillant pour le Deuxième Bureau de l'armée). Il est alors affilié au réseau de renseignements Kléber (mission Roy Lenoir).
Inculpé pour espionnage, propagande gaulliste et fabrication de faux papiers, Constant Duval est déporté en Allemagne où il meurt dans la prison de Düsseldorf le 29 mars 1943.
Son action sera célébrée à Vierzon, notamment en 1948 (il est cité dans la presse locale comme "pur héros"). Un stade de la ville porte son nom.
Auteur : Jean-Claude Bonnin
- Médaille de la Résistance française avec rosette
- Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 206289
- Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 446 733