Pierre SERPAUD
Profession en 1940 : ajusteur
Domicile en 1940 : Vierzon
Organisation de Résistance : Front national de lutte pour l'indépendance de la France (FN) ; FTP (compagnie Godard)
Né le 19 août 1912 à Vierzon, Pierre Serpaud est, avant 1939, un joueur très populaire de l'équipe locale de rugby.
Mobilisé en septembre 1939, il rentre chez lui après l'armistice. La présence de l'occupant, le partage de Vierzon par la ligne de démarcation, lui sont insupportables. Dès cette période, avec son frère Jean, il recherche des armes abandonnées en forêt lors de la débâcle de l'Armée française.
Début 1941, il entre en contact avec Marcel Cherrier qui lui confie la réparation des armes récupérées et cachées. Il participe à la distribution des tracts puis à l'organisation des groupes de trois.
En 1942, lorsque se constitue le 1er groupe FTPF dans le Cher, Pierre Serpaud est chargé du secteur de Vierzon.
Le 1er mai 1942, Pierre Serpaud est présent, place de la mairie de Vierzon lorsque Marcel Cherrier prononce une brève allocution devant des délégations des entreprises locales. L'ennemi réagit en arrêtant quarante personnes. Pierre Serpaud, recherché, est arrêté quelques jours plus tard par les brigades spéciales de police d'Orléans. Leur chef, le trop fameux Viviani, lui déclare qu'il a fait fusiller des patriotes vierzonnais et que, s'il ne parle pas, il l'enverra au cimetière. Il l'accuse en particulier du premier sabotage des pylônes d'Allouis qui a eu lieu le 10 mai 1942. Ce sabotage est en réalité le fait d'un petit commando des Forces françaises libres.
Pierre Serpaud est soupçonné d'être en relation avec un ouvrier travaillant au poste d'Allouis qui a volé des armes. Laissé cinq jours sans manger, emprisonné plusieurs semaines au Bordiot (la prison de Bourges), il bénéficiera, faute de preuves, d'un non-lieu.
Pierre Serpaud continue à participer à l'organisation des FTP dans le Cher. Il devient recruteur départemental, puis commissaire départemental aux effectifs. Il doit mettre en place de nouveaux groupes. En 1943, il charge Daniel Belliard de monter des groupes de résistants à Genouilly et à Saint-Georges-sur-la-Prée. Début janvier 1944, lorsque Raymond Petit, le futur " capitaine Camille ", arrive dans le Cher, Pierre Serpaud lui confie la mission d'organiser un maquis en Sologne.
Le 6 juin 1944, avec son frère Jean, il met en place, au sud de Vierzon, un maquis FTP qui constituera, avec celui de " Camille " revenu de Sologne, la compagnie Godard. Il est présent sur le théâtre des opérations : sabotages de pylônes haute tension, des voies ferrées, embuscades, bataille de Saint-Hilaire-de-Court.
Après le grade de capitaine, il devient commandant.
Pierre Serpaud, démobilisé le 20 novembre 1944, retrouve son statut d'ouvrier et le rugby. Il décédera le 18 février 1969.
Il n'a jamais cherché, malgré sa participation héroïque à la libération du pays, ni honneur, ni gratification.
Auteur : Maurice Renaudat
- Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 545778